Courrier à France Culture

Une lettre à France Culture, pour lui proposer d'être la première radio à aborder de front la question de la discrimination contre les minorités spirituelles

13 janvier 2006

A l'attention de David Kessler, Marie-Christine Vallet, Jérôme Bouvier
Directeur, Directrice de la rédaction, Rédacteur en chef à France culture

Madame, Messieurs,

Le paysage audio visuel actuel laisse peu de place à de vrais débats. France culture est une des rares radios à faire exception en proposant des plages de programmes suffisantes pour que les idées puissent s'exprimer.

Cet espace est nécessaire pour les sujets difficiles. Notre association vous en suggère un : celui des nouvelles spiritualités. Cette appellation semblerait anodine si elle ne véhiculait avec elle un autre mot qui effraie : le mot "secte". Il suffit de le prononcer aujourd'hui pour déclencher la peur et, disons le, une psychose devenue nationale.

Vous pourriez répondre qu'il est normal d'avoir peur des sectes ...puisqu'elles sont dangereuses. Notre réponse est qu'il est normal de se prémunir contre des individus dangereux s'il est prouvé qu'ils le sont, mais que l'appellation de secte aujourd'hui condamne a priori ceux qui sont ainsi étiquetés. Les démarches spirituelles alternatives sont ainsi mises dans le même sac dans un amalgame arbitraire et la mise en avant de quelques mouvements montrés du doigt n'est que le sommet de l'iceberg. L'ensemble des nouvelles spiritualités sont en fait discréditées.

La fabrication de boucs émissaires dans une société démocratique est toujours un signe alarmant. S'il existe beaucoup de sujets préoccupants liés à la discrimination en France, le cas des minorités spirituelles est exemplaire : il n'existe aujourd'hui que très peu de médias offrant un contrepoids à l'opinion qui présente ces minorités comme un fléau social. Cette hypothèse du fléau social n'est pourtant supportée par aucune preuve tant sociologique que juridique.

Nous vous proposons d'être la première radio (média) à aborder frontalement cette question. La peur qui entoure ces sujets est le résultat d'un choix délibéré - dont les raisons seraient intéressantes à analyser - de ne pas les étudier. Il ne manque pas d'universitaires et de juristes de renom qui ont le recul nécessaire pour parler des nouvelles spiritualités sans tomber dans un discours anti-sectes primaire de mise aujourd'hui et qui empêche toute réflexion. Le CICNS est prêt à participer à ce débat.

Vous pouvez visiter notre site : www.cicns.net et en particulier la page : www.cicns.net/FAQ.htm et nos interviews vidéos de juristes, sociologues, historiens, écrivains, personnes discriminées : www.cicns.net/Video.htm.

Nous avons initié un projet de commission d'enquête citoyenne sur la liberté spirituelle en France : www.cicns.net/CEC.htm, www.cicns.net/Signature.htm.

En vous remerciant de votre attention

Cordialement

Eric Bouzou
pour le CICNS

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