Nicole
Guedj, Secrétaire d’Etat aux droits des victimes auprès du Garde des
Sceaux, a fait le discours d’ouverture du colloque « L’avocat
face aux dérives sectaires » organisé par la MIVILUDES
en juin 2004.
Le
ton est péremptoire et autoritaire. Ni démonstration, ni statistique, ni
exemple.
Le
« danger sectaire » est présenté comme une évidence et les
solutions les plus extrêmes sont envisagées.
La
création d’une « nouvelle possibilité de dérogation au secret médical »
est proposée afin que les professionnels de la santé puissent « signaler
à la Justice les personnes en état de faiblesse qui seraient l’objet de
sujétions psychologiques ou physiques ». Ceci, à son sens, « rendrait
un véritable service aux victimes qui n’ont, bien souvent, pas la force de
faire elles-mêmes cette démarche ou n’ont pas conscience d’en avoir
besoin. »
C’est
là, semble-t-il, un problème majeur de cette politique de soutien aux
victimes de sectes dont témoignent plusieurs acteurs au cours de ce même
colloque : Les victimes refusent obstinément de se percevoir comme
des victimes !
Nicole
Guedj dit elle-même qu’elles sont généralement consentantes à leur
situation.
Qu’à
cela ne tienne, plutôt que de remettre en cause la réalité du préjudice
subit et dont les preuves sont singulièrement absentes des exposés du
colloque, on détermine que ces personnes sont des malades, des « pathologies
délicates à traiter » selon les propres termes de Nicole Guedj.
On
apprend de sa bouche que « Le Ministère de la Santé avance dans sa réflexion
concernant une prise en charge, au sein des centres médico-psychologiques du
service public, des personnes touchées par ces pratiques particulièrement déstructurantes. »
Avant
que ne s’enchaînent les actes d’une pièce où l’adepte d’une
nouvelle spiritualité joue « le malade malgré lui », et l’Etat,
le « médecin imaginaire », dans un vide de sens et de
communication tragique, nous appelons les supposés malades à proclamer leur
intégrité mentale et leur droit subséquent à vivre la spiritualité
qu’ils ont choisie.