La Scientologie dans la chasse anti-sectes en FranceUn article du CICNS - septembre 2008 (mise à jour 03/2009 et 08/2010) « Le
juge Jean-Christophe Hullin a signé, lundi 8 septembre 2008, une ordonnance
renvoyant devant la justice l'Association spirituelle de l'Église de
Scientologie (ASES - Celebrity centre), principale structure de l'association en
France, et sa librairie,
la SARL SEL, pour "escroquerie en bande
organisée". La condamnation de l'Eglise de Scientologie pour ce
chef pourrait aboutir à la dissolution des deux structures mises en cause,
selon une source proche du dossier. » (Le
Monde) Cette
nouvelle est une occasion d’analyser le syndrome antisectes en France et le rôle
particulier attribué à L'épouvantail
Scientologie Il
est toujours délicat d'évoquer la Scientologie
en France aujourd'hui. Le CICNS a même écrit une page
spéciale pour affirmer son indépendance vis-à-vis de la Scientologie
(indépendance qui concerne également tout autre mouvement) et nous avons ressenti une hésitation avant de publier ce commentaire. Le
sujet est devenu si passionnel que la moindre attitude conciliante à l'égard
de ce mouvement - la "secte par excellence" aux yeux du grand public -
fait nécessairement de vous "un des leurs". Il
est donc de bon ton d'être "contre", par principe ou par précaution. Certaines
personnes semblent avoir consacré leur vie, et des forums ou des sites Internet
entiers, à attaquer ce mouvement qui, dans d'autres pays, a pourtant obtenu le
statut de "religion" (Le
Point). C’est le cas en 1993 aux Etats-Unis, après une enquête
fiscale de deux ans qui a officiellement déclaré la transparence et l'absence
de profit. Au-delà
du joli prétexte de vouloir « sauver le monde » des sectes, pourquoi tant de haine ? Il
n'y a, en effet, pas eu de "suicides collectifs", pas d'attentat et
plus de "gourou" (Ron Hubbard, le fondateur de la Scientologie
est décédé en 1986). On parle cependant beaucoup d'escroqueries et de
"manipulation mentale". Comment
en est-on arrivé à une telle phobie collective ? Des
ennemis dès le début Le
paradoxe de Du
point de vue des Scientologues, ce sont les psychiatres qui se sont organisés
pour les détruire voyant le danger que présentait alors pour leur profession
une religion de 8 millions d'adeptes et cherchant par tous les biais possibles
à les discréditer. Du
point de vue des ennemis de la Scientologie, cette dernière est une entreprise à but très lucratif qui veut se faire
passer pour une religion. Elle est un groupe despotique aux méthodes empruntées
au nazisme, dans les attaques les plus virulentes. Pour
les Scientologues, Ron Hubbard est un génie, pour ses ennemis un imposteur. Ces
derniers usent d'ailleurs beaucoup d'encre afin de présenter une image peu
reluisante de lui. Mais
les enquêtes du CICNS ont démontré que tout et n'importe quoi peut être dit
sur n'importe qui. Comment, par conséquent, trancher dans cette effroyable
confusion dans laquelle est plongé le citoyen lambda au sujet de cette « incarnation du mal
» qu'est Le
contexte antisecte français Nous
renvoyons le lecteur à notre historique
de la lutte antisecte française pour une chronologie détaillée. Un historique
pertinent est également proposé par Lionel Mariani (IEP Toulouse). Le
discours antisecte ne s’est jamais adressé au bon sens et à la raison des
citoyens mais s’est placé d’emblée à un niveau émotionnel en utilisant
la peur de ce qui est nouveau et différent. Les raisons historiques qui ont
conduit les différents protagonistes à faire ce choix sont diverses et un
certain nombre sont présentées dans les contributions
de sociologues que nous avons interrogés sur le sujet. Le lecteur curieux
ne trouvera donc aucune preuve tant juridique que sociologique de l’existence
d’un fléau social, bien au contraire (ainsi, les administrations
ayant témoigné lors de la dernière commission d’enquête parlementaire
« l’enfance volée » ont toutes fait état d’un nombre très
faible de plaintes pour dérives sectaires). Les
pouvoirs publics (notamment à travers les missions interministérielles MILS et
MIVILUDES) aidés par des
associations antisectes subventionnées par l’Etat (ADFI
et CCMM entre autres) se sont employés à façonner, consciemment ou inconsciemment, une terminologie
qui, in fine, désigne un ennemi au contour diffus (donc extensible à souhait et
sans besoin de justifications factuelles), permettant de réveiller en quelques
mots la peur chez l’auditeur. Les termes « secte », « mouvement
sectaire », « mouvance sectaire » et autres dérivés ont désormais
cette capacité. Par ailleurs cette peur s’est focalisée sur quelques entités
particulières qui, dès leur évocation, pourraient immédiatement susciter un
rejet. Les
groupes qui ont bénéficié, malgré eux, de cette palme de l’horreur ont évolué
au cours du temps. Au démarrage de la lutte antisecte, « Moon »
(Église de l’Unification aujourd’hui) tenait la corde. Puis le Mandarom
a subi l’hystérie médiatique et administrative plusieurs années durant.
Finalement un ostracisme exacerbé s’est concentré sur Trois
principales caractéristiques sont communes à ces mouvements, expliquant au
moins en partie l’acquisition à un moment ou à un autre du statut de « secte
la plus dangereuse » : 1.
Ils sont fondés sur une croyance
originale : qu’elle soit issue d’une interprétation particulière
d’un corpus historique unique ou syncrétique ou bien totalement nouvelle 2.
Ils se sont rendus visibles :
soit par leur doctrine, leur prosélytisme, leurs signes extérieurs de richesse
ou d’existence (la statue du Mandarom) 3.
Ils sont ou ont été accusés de dérives :
principalement sur les thèmes : sexe,
argent, pouvoir sur la base de témoignages d’apostats fortement médiatisés Il
serait certainement intéressant d’évaluer le poids relatif de ces éléments dans l’accession au titre de « secte
la plus dangereuse ». Il est patent que les deux premières caractéristiques sont
considérées comme des circonstances aggravantes de la troisième. Quel est
l’objectif des activistes antisectes vis-à-vis de Un
des objectifs des activistes antisectes est probablement d’obtenir la
dissolution de La
demande de dissolution d'un groupe de cette taille ne peut être faite à la légère
; Il
faut bien noter que Comment
lutter contre des groupes dangereux ? Dans
un État de droit, le trouble à l’ordre public est sanctionné au travers des
décisions de justice. Ces décisions devraient en principe suffire pour évaluer
la dangerosité d’un groupe. C’est la position maintenue par Didier Leschi
(ancien chef du Bureau des Cultes) lors de son audition à la commission
d’enquête parlementaire « L’enfance volée » : « Au
Bureau central des
Cultes nous pensons qu'il faut aborder les problématiques
d'ordre public avec la plus grande rigueur et privilégier les faits plutôt que
la rumeur ou la parole douloureuse d'anciens fidèles en rupture, dès lors que
sont mises en cause des personnes et leur dignité. Tous les courants cultuels
sont susceptibles de connaître des dérives sectaires. Seul l'examen des faits
légitime la notion de vigilance, sans quoi on risque fort de s'écarter de
l'impartialité laïque au profit d'un clivage entre religion reconnue/religion
stigmatisée ». Des moyens
législatifs contestables pour lutter contre les « sectes » Le
terme « secte » est aujourd’hui définitivement péjoratif (la
Justice ne le considérant pas comme diffamatoire
malgré cette modification de sens). Justifier d’une manière ou d’une autre
l’appellation de secte pour un mouvement, comme
le propose l’ADFI, est incompatible avec les règles d’un Etat de droit.
Quant aux dérives sectaires (initialement l’apanage des minorités
spirituelles), elles avaient été définies à l’aide de dix
critères dont il a été montré qu’ils pouvaient s’appliquer à
n’importe quel groupe humain. Parce qu’il s’agit d’une logique floue et
que la notion de « secte » s’est étendue à d’autres secteurs
de la société, ces critères ont évolué aléatoirement. Le lecteur intéressé
pourra consulter la nouvelle
version de l’ADFI ou celle,
différente, de la MIVILUDES qui se termine par la mention « etc. » ! Le
souhait de disposer d’un outil facilitant la condamnation et la dissolution
des sectes est un résultat des travaux de Cette
loi a été élaborée spécifiquement pour dissoudre les minorités
spirituelles qualifiées de sectes, même si la formulation du texte final cible
tout mouvement dit « sectaire ». Le lecteur peut se reporter à l’article
de Patrice Rolland (CNRS-EPHE) pour une analyse de la genèse de la loi et
à l’article de Maître Pérollier
pour une analyse du texte de la loi. La
première version de la loi était tellement excessive qu’elle a été remaniée
de façon importante et par contrecoup a conduit à la dissolution de la MILS
(Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes), remplacée en 2002
par Il
n’est pas inutile de rappeler que Jean-Michel Roulet, dont le mandat s'arrête
en octobre 2008, s'était donné
comme objectif
de contentement de faire 2 ou 3 procès marquants
(source : http://www.cicns.net/france-discrimination-35.htm). La loi About-Picard
manquant terriblement de jurisprudence pour la rendre effective (la seule
jurisprudence existante étant celle obtenue avec l’affaire du Néophare),
il est clair que son application à l’encontre de la Scientologie
lui donnerait une nouvelle jeunesse et serait un grand motif de contentement
pour Monsieur Roulet. « En
La
boulimie de quelques parlementaires pour disposer d’une législation spécifique
à l’encontre des sectes n’a pas commencé et ne s’est pas arrêtée à la loi
About-Picard. Au cours des trois enquêtes parlementaires sur le thème des
sectes (1995, 1998, 2006), les députés ont demandé systématiquement des
adaptations de la loi. Lors de la commission d’enquête parlementaire « L’enfance
volée », Georges Fenech (président de la commission) a même évoqué
une modification de la notion d’ordre public (voir l’audition
de M. Machelon). Dernièrement François Fillon (Premier Ministre) a confié
à ce même Georges Fenech une mission d'évaluation des "dispositifs
judiciaires conçus pour lutter plus efficacement contre les dérives
sectaires" (La
Croix). Les moyens
détournés pour lutter contre les « sectes » Nous
reconnaissons à l’exécutif et aux parlementaires le droit et même le
devoir de s’interroger sur les faits de société importants. L’émergence
de nouvelles formes de spiritualité en est un. Mais lorsque ce sujet est amputé
pour ne l’aborder que sous l’angle de la dangerosité, que des listes
de proscription sont publiées, que le contradictoire n’est jamais
respecté, que toute démarche de connaissance est bannie, notamment en rejetant
l'expertise universitaire, il convient de s’interroger sur la légitimité de
ces actions. L’attitude
des parlementaires et des missions interministérielles a eu un effet désastreux
sur le public et sur la qualité du débat de société qui s’est développé
en parallèle. Dans
un pays démocratique, où l'expression est libre, il devrait être possible de
dialoguer de façon constructive sur n’importe quel sujet. La critique envers
un groupe donné, par exemple, peut être sévère si tant est que le
contradictoire est respecté (toutes les parties ayant le droit de s’exprimer
avec équité) et si la présomption d’innocence est préservée (pas de
diffamation, d’accusations gratuites).
Une information équilibrée à travers des reportages bien documentés pourrait
avoir un effet pédagogique constructif. Sur
le thème des sectes, force est de constater que ces principes déontologiques
fondamentaux sont allègrement et systématiquement bafoués par les principaux
médias. Le débat est rarement équilibré et la diffamation une pratique
courante (voir nos commentaires
de débats télévisés et radiophoniques), sans compter l’ignorance complète
du sujet dont font preuve la plupart des journalistes qui privilégient le
fonctionnement par caméra cachée et les montages alarmistes. Si la Scientologie
représente un tel danger, pourquoi une véritable étude n'est-elle pas effectuée sur ce mouvement, financée par l’Etat, et permettant à une
expertise pluraliste de donner un avis éclairé ? Au lieu de cela, les
seuls témoignages mis en exergue sont ceux des apostats, comme c’est le cas
du reste pour toutes les autres minorités spirituelles. Cette approche est
partielle et partiale. Un site
Internet dont le webmaster « Bernie » est un apostat, critique En
adoptant cette même position extrême, les pouvoirs publics français ont
encouragé une attitude fermée à l'égard des minorités spirituelles,
attitude qu’ils utilisent en retour pour justifier la leur. Dans le même
ordre d’idée, les médias se lamentent de ne pas être accueillis à bras
ouverts dans ces groupes alors qu’ils les discréditent sans discernement
depuis plus de 25 ans. Quelles
sont les accusations portées contre la Scientologie
? Il
ne s’agit pas pour nous d’être exhaustifs, les critiques disponibles sur les
sites anti-Scientologie étant pléthoriques, mais de synthétiser les
principales accusations. Notre source d’information est l’Internet. Dans
le commentaire de ces accusations générales, nous ne nous prononçons pas sur
des cas particuliers qui ont conduit ou pourraient conduire à une action en
justice. La scientologie tue, séquestre, etc… Un
certain nombre de propos allèguent que La manipulation mentale La
manipulation mentale, appelée aussi « lavage de cerveau », est
dénommée dorénavant « emprise mentale » par Chacun
peut critiquer s’il le souhaite le prosélytisme de certains groupes en
rapport avec sa propre vision de ce que doit être une démarche spirituelle,
mais il n’y a aucune justification à les stigmatiser. S’il s’agit d’étudier
les tentatives de persuasions abusives ou l’endoctrinement dans notre société,
se contenter d’étudier les « sectes » est une façon de détourner
l’attention de foyers bien plus criants. La Scientologie n’est pas une religion mais une entreprise purement commerciale Il
est indéniable qu’il s’agit d’un groupe florissant soignant son marketing
avec le soutien de plusieurs stars du show business et affichant sans détour sa
réussite financière. Cet affichage est en général mal vu. Nathalie Luca précise dans
Le
Monde : « Chacun
est libre d’apprécier et de critiquer le business associé à des services de
développement personnel en fonction de sa propre échelle de valeurs. « Faire
de l’argent » n’est cependant pas un crime dans une société qui
glorifie, au plus haut point et avec si peu de moralité, le profit sous toutes
ses formes. Si
l’on s’intéresse au compte en banque de la Scientologie, pourquoi ne s'intéresse-t-on pas à celui des cultes « reconnus »
? Le charlatanisme Cette
accusation consiste à dire que la doctrine scientologue n’a aucune valeur
(l’utilisation de l’électromètre,
les techniques d’audit, la théorie
de science fiction de Xenu, etc…) et que, de plus, les prestations sont
vendues à prix d’or en utilisant une pression commerciale excessive. Les
adeptes seraient donc abusés et floués. Il
ne nous appartient pas de porter une appréciation sur la doctrine scientologue.
Nous constatons cependant que même d’anciens
adeptes critiques (en Anglais) reconnaissent certains résultats positifs
dans leur vie. Là encore le seul témoignage des apostats ne peut être l’étalon
du jugement. L’accusation de charlatanisme prend bien entendu un poids
particulier si on lui ajoute (ce qui est le cas implicitement) la notion de
manipulation mentale que nous avons commentée précédemment. Cette
accusation recouvre également dans le public le rejet de ce qui est différent,
inhabituel. Raphaël
Liogier le décrit comme un conflit d’esthétique, un jugement de goût à
l’égard de pratiques considérées comme bizarres, farfelues ou délirantes. Dire
que les prix sont exorbitants est l’affirmation que la valeur du service rendu
n’est pas en rapport avec son prix. A première vue, les prix peuvent sembler
effectivement élevés mais c’est une appréciation subjective qui mériterait
une étude statistique sur un ensemble de scientologues : membres actifs,
apostats, anciens adeptes. Cette statistique est-elle disponible ? Concernant
la pression commerciale en interne, elle semble en effet être un élément du
cursus scientologue. Cette pression fait partie d’un ensemble de règles de
fonctionnement qui apparaissent trop strictes à certains (voir le commentaire
suivant). La séparation du milieu social Les
règles de vie d’un scientologue sont jugées
trop sévères voire abusives, avec le risque d’une coupure de son milieu
social si ce milieu n’est pas favorable à Nous
ne prendrons pas partie sur le bien-fondé ou non de ces règles. Nous ne
mettons pas non plus en doute la difficulté qu’ont pu éprouver certains adeptes à
suivre ces règles et éventuellement à subir les conséquences d’une rupture
avec leur milieu social (Un
témoignage en Anglais). Cependant, nous invitons le lecteur à comparer ces règles
avec celles des moines dans certains monastères, avec celles de certains
sportifs de haut niveau, de militants politiques dédiés etc. Le choix
d’adopter des règles de vie particulières, mêmes dures, est un choix
personnel. Ce choix implique aussi la possibilité de constater après coup que
l’on s’est trompé. La
question n’est donc pas : les règles de vie d’un scientologue
sont-elles trop dures ou pas (dans la mesure où elles respectent la loi) ?
Mais : les personnes exercent-elles un libre choix ? Si des doutes sérieux
existent chez certains responsables politiques, pourquoi n'effectuent-ils pas
une enquête auprès de scientologues et anciens adeptes (nous écartons bien évidemment
la théorie irrecevable qui consiste à dire que ceux qui exprimeraient leur
libre arbitre seraient inconscients de la manipulation dont ils sont l’objet)
? Certains pourraient répondre que L’infiltration des sphères de pouvoir « Infiltration »
signifie « lobbying » pour un groupe considéré comme « dangereux ».
Y a-t-il lobbying de la Scientologie
auprès des sphères de pouvoir ? Probablement, de même qu’il y a un
lobbying de l’Église catholique, des communautés juives, musulmanes,
bouddhistes, de la franc-maçonnerie. Le lobbying fait partie de l’agenda de
tout groupe d’une certaine taille dans notre société. On
en revient donc à la question : L’acharnement judiciaire Cette
accusation concerne de manière générale toutes les minorités spirituelles.
Il est certain que Décisions de justice contre la Scientologie
et/ou des scientologues français Nous
avons obtenu ces informations par une recherche sur Internet : 1978 :
Lafayette Ron Hubbard, fondateur de la Scientologie
, décédé en 1986, est condamné par défaut par le tribunal de Paris à
quatre ans d'emprisonnement et 35.000 francs d'amende pour escroquerie. (Source
AFP dans Le
Point) 3
février 1995 : La Cour d’Appel de
Paris, 3ème chambre, confirme le redressement judiciaire de
l’Association Eglise de Scientologie. Ce redressement conduira à une
liquidation judiciaire (source). 18
décembre 1996 : Tribunal de Grande
Instance de Lille, 7e Chambre, Jugement correctionnel n° 96-10728, parquet
92-070 : Une scientologue est condamnée à une amende de 100.000 Francs
pour Infraction à la loi relative à l’informatique aux fichiers et aux
libertés (source). 28
juillet 1997 : la Cour d'Appel de
Lyon condamne l'ancien président de 4
septembre 1998 : Greffe du Tribunal
de Grande Instance de PARIS - 17° CH - N° d'affaire : 9632404373 : Un
scientologue est condamné à une amende de 15.000 Francs pour Infraction à la
loi relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés (source) 15
novembre 1999 : cinq membres ou
ex-membres sont condamnés pour escroquerie à Marseille, pour avoir usé de méthodes
frauduleuses entre 1987 et 1990 à Marseille et à Nice afin de recruter de
nouveaux adeptes. Un ancien cadre régional est condamné pour escroquerie à 2
ans d'emprisonnement, dont 18 mois avec sursis et 100.000 francs d'amende.
Quatre autres scientologues sont condamnés à des peines de prison avec sursis
de six mois à un an. (Source AFP dans Le
Point) 17
mai 2002 : Tribunal de Grande
Instance de Paris - 13ème chambre - N ° d'affaire : 9909023622 :
L’association spirituelle de l’Eglise de Scientologie IdF et un scientologue
sont condamnés à une amende de 14.500 euros pour Infraction à la loi relative
à l’informatique aux fichiers et aux libertés (source). 13
octobre 2003 : la Cour d'Appel de
Paris condamne l'association spirituelle de l'Église de Scientologie d'Île-de-France
(Asesif) à 5.000 euros d'amende avec sursis pour avoir conservé des fichiers
informatiques sur d'anciens membres de la secte. Elle inflige la même peine au
président de l'association Marc Walter pour violation de la loi informatique et
libertés et entrave aux fonctions des agents de la Commission
nationale de l'informatique et des libertés (Cnil). (Source AFP dans Le
Point) Eléments de conclusion Le
lecteur l’aura compris, il ne s’agit pas dans cet article de défendre la Scientologie
en tant que mouvement particulier, mais d’inviter, à partir de cet exemple
emblématique, au rétablissement de conditions d’étude dépassionnée des
minorités spirituelles. Au
vu des condamnations actuelles et des informations disponibles et relatives aux
principales accusations portées contre la Scientologie
, peut-on raisonnablement conclure que la Scientologie
en France est un groupe dangereux dont la dissolution doit être envisagée ?
Il nous semble que non ; il serait nécessaire de disposer d’une enquête
sociologique indépendante sur ce mouvement aboutissant au résultat inverse
pour modifier cette appréciation. La
justice suivra son cours sur cette récente accusation « d’escroquerie
en bande organisée ». Si une décision de justice devait aboutir à la
dissolution des associations citées dans l’article du Monde, sur la base de
la loi About-Picard, nous émettrions de légitimes interrogations sur la gravité
cumulée des différentes décisions de justice à l’encontre de ces
associations et sur les sources d’informations « sérieuses »
sociologiques, anthropologiques et autres, qui auraient permis d’aboutir à la
dangerosité définitive de ces structures pour tous leurs adeptes et pour la
société. Une
telle décision ne serait d’ailleurs pas sans risque ; puisqu’il a été
constaté que ces associations étaient familières des procédures judiciaires,
il
est probable qu’elles iront jusqu’en Cour Européenne. Ce serait
prendre un nouveau risque d’annulation cinglante de la décision de justice
française (l’autre affaire emblématique étant le contentieux fiscal entre
les Témoins de Jéhovah et l’Etat français qui pourrait, à moins d’un
accord à l’amiable, aboutir à une autre condamnation de Lorsqu’une
société diabolise des groupes ou des personnes, elle quitte le champ démocratique
puisque le dialogue est remplacé par la haine. Le Droit doit pouvoir
s’appliquer sans lynchage préalable, abusivement justifié au nom de la laïcité,
de la défense des droits de l’homme ou autres grands principes désormais si
souvent galvaudés. La
lutte antisecte française est une mauvaise réponse à une question mal posée.
Il est d’autant plus urgent de recréer un cadre serein de réflexion que la
chasse aux sectes et aux dérives sectaires envahit tout le tissu social (voir nos
précédents communiqués). Nous
préconisons la création d’un observatoire
indépendant des minorités spirituelles. Cet observatoire piloté par des
universitaires et des professionnels reconnus aurait pour mission de constituer
une base de connaissance juridique et sociologique sur les minorités
spirituelles. Sortir de la politique de peur actuelle et proposer une
information fiable, résultat d’enquêtes croisées et pluralistes, est le
meilleur moyen de comprendre et faire comprendre la place des minorités
spirituelles dans la société française et de prévenir d’éventuelles dérives.
Voir nos commentaires sur les
développements de l’affaire judiciaire en cours.
Argumentaire Fréquemment, lorsque nous exposons notre point de vue sur la question des sectes, notre interlocuteur finit par répondre : « oui, mais la Scientologie ! ». Nous invitons le lecteur intéressé à consulter notre réponse argumentée à ce type de remarque, également fréquente dans les milieux spirituels. |
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