Communiqué de presse du Centre d'Information et de Conseil des Nouvelles Spiritualités (CICNS)

Les véritables lieux de la maltraitance en France 

Montpezat de Quercy - 22/10/2007 - 16h45 (CICNS) - Le vote des personnes âgées intéresse nos politiques et les périodes électorales voient se déverser des promesses dans les médias à leur intention. Mais même parmi ces promesses, il est un sujet tabou dont personne ne parle : celui de la maltraitance, dont l'importance semble considérable et que certains préfèrent chercher ailleurs.

" Deux ans d'enquête ont permis de mettre en lumière les dérives et les dysfonctionnements du système de prise en charge des personnes âgées en France. De nombreux témoignages recueillis auprès des professionnels du secteur médico-social et auprès des personnes âgées ou de leurs proches permettent de faire un état des lieux précis des situations dramatiques que vivent au quotidien de très nombreuses personnes âgées fragiles, victimes silencieuses. " (" On tue les vieux ", un livre de Jacques Soubeyrand, Dominique Prédali, Christophe Fernandez et Thierry Pons, Editions Fayard, Octobre 2006)

Des personnes âgées rudoyées, malmenées, insultées et parfois ligotées ou humiliées...

" Un génocide silencieux perpétré grâce aux incohérences et aux maltraitances qui font tous les ans plus de morts que la canicule. " (Pr. Jacques Soubeyrand, coauteur et chef du service de médecine interne et gériatrie à l'hôpital Sainte Marguerite de Marseille)

" Chaque année en France des dizaines de milliers de cas de maltraitance rythment encore la vie des maisons de retraite. Officiellement, seuls 5 % des 10 500 établissements feraient l'objet de signalements. Cela concernerait tout de même plus de 32 000 pensionnaires, victimes potentielles de pratiques allant de la privation de nourriture aux coups et blessures. " (Le Figaro, 5 mars 2007, Des maisons de retraite au banc des accusés)

" Les personnes âgées et/ou handicapées doivent à leur dépendance, à leur fragilité, voire à la possession de biens, d'être les victimes privilégiées de maltraitances dont les auteurs sont le plus souvent des proches familiaux ou professionnels. " (http://www.alma-france.org/)

" Il faut savoir qu'il y a des vieilles personnes qui sont abandonnées sans famille, qu'on laisse mourir de faim et de soif à l'hôpital avec l'approbation des médecins. " (Fabienne Argueyrolles, colloque du CICNS)

" Les personnes âgées meurent dans l'abandon... Elles se suicident en cessant de parler, de demander, de se défendre. Elles cessent de manger et décident de rester couchées. Elles deviennent tellement maigres qu'on les croirait tout juste sorties d'un camp de concentration... Et puis elles meurent, en silence. Pendant ce temps (23 décès en 15 mois), ces multi-dirigeants de maisons de retraite s'accordent salaires et partage de bénéfices ! Je tiens quand même à signaler que les salaires des aides-soignants et des infirmiers ne sont pas à leur charge : c'est le Conseil Général qui subventionne ! En plus de ça (et heureusement pour elles, vu les coûts des séjours), les familles reçoivent une allocation APA pour faire face au prix des soins ! Donc les contribuables participent doublement, pendant que les propriétaires de maisons de retraite empochent (le prix de l'hébergement est librement fixé). Savez-vous que le gouvernement a l'intention de proposer des prêts à taux zéro à ces multi-dirigeants de sociétés ? " (Une infirmière en maison de retraite, sur http://www.senioractu.com/On-acheve-bien-nos-vieux-de-Jean-Charles-Escribano-un-cri-de-revolte-contre-les-maltraitances-en-maison-de-retraite_a6886.html)

" Le taux de suicide en France est le plus élevé des pays européens. (…) C'est chez les personnes âgées que le taux de suicide est le plus élevé, et il augmente avec l'âge. Il est significativement plus élevé en maison de retraite qu'à domicile. " (Revue Prescrire, Avril 2005/Tome 25 N° 260 - pages 301-302)

Il existe ainsi de nombreux témoignages du sort de ces " victimes silencieuses " que peuvent être nos aînés et de plus en plus de médecins et d'acteurs de terrain, dans les hôpitaux et les maisons de retraite, bravent l'omerta pour dénoncer cette situation déplorable.

Parallèlement, le CICNS dénonce les dérives de la lutte anti-sectes en France et l'attitude des pouvoirs publics qui la financent, à grand renfort de subventions, alors qu'aucune preuve juridique ni sociologique ne vient en justifier l'existence.

Pourquoi les pouvoirs publics consacrent-ils autant de moyens pour lutter contre les prétendues sectes dont ils ont tant de mal à trouver des victimes, comme l'a démontré la dernière commission d'enquête sur les sectes et les mineurs (Lire http://www.cicns.net/Auditions_Commission_Parlementaire_2006.htm) ? Ne serait-il pas plus urgent de venir en aide à ceux qui en ont réellement et cruellement besoin ? Comment se fait-il que certains de nos députés consacrent autant d'heures à lutter contre des moulins à vent quand ils connaissent la situation catastrophique des maltraitances de personnes âgées, de femmes ou d'enfants dans notre pays hors du cadre des minorités spirituelles ?

Contact : Service Presse du CICNS - Valérie Dole - 06 34 11 49 58 - Presse@cicns.net - http://www.cicns.net

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