Communiqué de presse du Centre d'Information et de Conseil des Nouvelles Spiritualités (CICNS)

Comme les Etats-Unis l'ont fait avec le terrorisme, l'Etat français se sert-il de l'alibi des " sectes " pour restreindre les libertés individuelles ?

Montpezat de Quercy - 21/02/2007 - 17:05 (CICNS) - Les sectes sont aujourd'hui le grand bouc émissaire de notre société. Cette soi-disant lutte contre les " dérives sectaires " donne carte blanche à l'Etat pour faire voter des lois de plus en plus liberticides.

La liberté spirituelle : une liberté fondamentale pratiquement inattaquable dans une société laïque, que l'Etat français contourne en légiférant contre les expressions nouvelles ou jugées trop originales de la spiritualité. Depuis 1981, la France a vu ses minorités spirituelles attaquées sur des questions apparemment sans lien avec leur foi. Elles sont pourtant touchées de plein fouet et nombre d'entre elles ont dû se dissoudre, quitter la France ou entrer en clandestinité. Mais par-delà " les sectes ", l'ensemble des citoyens est visé et progressivement contraint de se conformer à " la norme ".

La liberté d'association : les Témoins de Jéhovah, répertoriés dans le rapport parlementaire de 1996 établissant une liste de 172 mouvements spirituels considérés comme " sectes ", ont subi une imposition de 45 millions d'euros sur les dons manuels reçus durant les dix années précédant l'imposition. " En d'autres termes, cette pratique confiscatoire menace de mort toutes les associations déclarées, petites ou grandes, établies en France qui pour la plupart ne fonctionnent au quotidien que grâce à la générosité de leurs membres ou de leurs sympathisants. " (B. Bélouis, avocat : La liberté d'association menacée par Bercy, Les Echos, 5 mars 2001). Aujourd'hui, confronté à la menace d'une condamnation par la Cour Européenne des Droits de l'Homme pour violation des articles 9 (liberté de pensée, de conscience et de religion) et 14 (interdiction de la discrimination), l'Etat français semble faire marche arrière et se déclare en faveur " d'un règlement amiable ". (La Croix, 21 décembre 2006). Mais combien de minorités spirituelles moins importantes peuvent se permettre de défendre leurs droits jusqu'en Cour Européenne ?

La liberté de choix thérapeutique : le projet de réforme de la protection de l'enfance est en voie d'être adopté en deuxième lecture par l'Assemblée Nationale. Ce texte comporte des mesures inspirées des recommandations de la commission d'enquête sur les sectes. L'une d'elles " punit de six mois de prison et 3.750 euros d'amende le fait de s'opposer aux obligations de vaccination des enfants " (AFP 12/2/2007). Cette mesure ne tient aucun compte des nombreux cas de personnes se plaignant de maladies graves à la suite de la prise de vaccin.

La liberté d'instruction : ce même projet de réforme, prenant appui sur le seul exemple de la communauté Tabitha's Place, " met fin à la liberté de fonder des petites écoles familiales en interdisant totalement le regroupement de plusieurs familles pour assurer l'instruction à domicile " (AFP 12/2/2007). En parallèle, " Dans une communication à l'Académie de médecine fin 2006, le professeur Marie-Christine Mouren, pédopsychiatre spécialiste du [refus anxieux de l'école], estimait à 2% les écoliers et collégiens susceptibles d'être touchés. ". Principale raison évoquée : " La pression, la peur de l'échec scolaire, l'anxiété de performance " (Le Monde, édition du 21 janvier 2007). Bientôt, les enfants souffrant de cette " phobie scolaire " n'auraient pourtant plus d'autre alternative. Par ailleurs les écoles distribuent actuellement des questionnaires que les parents doivent obligatoirement remplir, décrivant en détail le régime alimentaire de leurs enfants. Ces méthodes, qui finissent par sembler naturelles, seraient-elles en réalité les expressions d'une dictature en germe ?

La liberté d'information : "Le livre Croire et guérir, de M. Régis Dericquebourg, sociologue à l'Université de Lille, faisait le point sur quatre mouvements : l'Antoinisme, Invitation à la Vie, la Science Chrétienne et la Scientologie. Ce livre a été complètement boycotté, et par la presse et par les libraires, parce qu'ils étaient absolument persuadés que l'auteur et l'éditeur faisaient du prosélytisme pour ces mouvements. Ce qui n'était absolument pas le cas et dans les argumentaires qu'on avait distribués aux libraires quand on a fait paraître le livre, le contenu du livre était clairement exposé. On expliquait qui était Dericquebourg, ce qu'il faisait, comment il avait étudié ces mouvements, pourquoi il l'avait fait. Et pourtant, c'est un livre qu'on va pilonner cette année parce qu'on a dû en vendre 250. Cela montre la force que peuvent avoir les médias et la vox populi. A partir du moment où un livre ne rentre pas dans le politiquement correct, on n'en parle pas et on va même faire de la désinformation dessus. " (Bernard Renaud, éditions Dervy). De même, Maurice Duval, ethnologue et auteur du livre " Un ethnologue au Mandarom ", a vu 27 médias refuser les articles de journalistes professionnels l'ayant interviewé sur les résultats de son enquête : des quotidiens, hebdomadaires et mensuels, locaux, régionaux et nationaux.

Séparation des pouvoirs : " L'Assemblée nationale est également sur le point d'adopter un texte relatif à la prévention de la délinquance. Il contient un article réprimant l'enregistrement et la diffusion d'images, de vidéos, de violences contre des personnes. La rédaction malheureusement floue de cet article pourrait permettre d'interdire à un citoyen de filmer et diffuser, par exemple, des images de violences policières, ou encore des images de manifestations violentes... La loi prévoit une exception pour les journalistes professionnels, mais une exception aussi étroite méconnaît la grande popularité de sites d'informations alimentés par des non professionnels. " (Wikipedia). Elle méconnait également l'obligation des journalistes professionnels de se conformer au contrôle de leur rédaction. Il est indispensable de souligner que les médias ne devraient pas être une extension du pouvoir en place.

La liste est longue et s'allonge sans cesse, depuis quelque temps. A l'approche des élections, le CICNS s'efforce de diffuser des informations difficilement accessibles afin que tout citoyen puisse choisir, librement et en connaissance de cause, le gouvernement qui saura le mieux préserver ses libertés et garantir ses droits.

Contact : Service Presse du CICNS - Valérie Dole - 06 34 11 49 58 - Presse@cicns.net - http://www.cicns.net

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