Discrimination sur le blog de Ségolène Royal ?

Le CICNS a envoyé deux messages pour publication sur le forum de Ségolène Royal, Désirs d'Avenir, qui est modéré. Aucun de ces messages n'est paru à ce jour. Même s'il est naturel de filtrer les nombreuses contributions, malgré l'énorme diversité des sujets traités, le sujet de la discrimination contre les minorités spirituelles proposé par le CICNS ne semble pas attirer l'attention des modérateurs de ce forum pour une publication.

Proposé le 11 avril dans la section "Donner à chacun les moyens de choisir sa vie"

Donner à chacun les moyens de choisir de sa vie consiste d'abord à tolérer l'autre dans ses choix de vie, dans la mesure où ses choix rentrent dans le cadre de la loi. Les moyens viennent ensuite si nécessaires.

Il est un domaine où cette tolérance n'est pas respectée en France, c'est le domaine spirituel. Pourtant notre constitution et les textes concernant les droits de l'homme dont la France est signataire, en passant par la loi de 1905, garantissent la liberté de conscience. Ces textes sont le socle de notre laïcité à laquelle tout le monde se réferre de façon émotionnelle, mais en en oubliant le sens.

Les nouvelles formes de recherche spirituelle sont stigmatisées en France depuis une vingtaine d'années à travers le terme de secte qui a conduit à l'amalgame entre spiritualité et criminalité.

On pourrait dire qu'il est normal d'avoir peur des sectes puisqu'elles sont dangereuses. Le problème est qu'en dehors d'un certain nombre d'infractions individuelles, traitées comme il se doit par la justice, aucune preuve n'existe aujourd'hui tant sociologique que juridique qui permettrait d'affirmer que les prétendues dérives sectaires constituent un fléau social.

Un fléau social avéré aurait dû entrainer une multitude d'études pour comprendre le phénomène et le circonscrire. Au lieu de cela on assiste à un déluge d'accusations, principalement issues d'associations anti-sectes reconnues d'utilité publique et qui ne s'embarrassent d'aucune justification. La rumeur est suffisante pour véhiculer et perpétrer des allégations infondées. A contrario, la plupart des études sociologiques qui montrent que la réalité est différente de celle présentée par les pouvoirs publics et les médias, sont purement et simplement ignorées. Dernièrement lors d'un colloque organisé par le groupe d'études sur les sectes de l'Assemblée Nationale, des propos outranciers ont été tenus soutenant par exemple que "50.000 enfants sont victimes d'emprise sectaire". Dans le même temps, la rapporteuse spéciale de l'ONU fait état d'une situation préoccupante sur les discriminations subies par les minorités spirituelles en France, ces discriminations ayant des effets très négatifs sur les enfants vivants dans ces minorités.

Il est difficile d'évaluer le nombre de personnes concernées par un choix de démarche spirituelle alternative (encore une fois parce que cette question pourtant significative est volontairement biaisée par les pouvoirs publics). Si l'on s'en réfère à des estimations faites aux Etats-Unis, il est probable qu'il s'agisse d'un nombre à deux chiffres. Toutes ces personnes sont plus ou moins considérées comme aliénées dans leur choix et victimes de l'emprise de sectes. Peut-on vraiment mettre à l'index de la sorte autant de nos concitoyens ?

A l'évidence une chape de plomb est volontairement maintenue sur ces questions, car certains ont intérêt à faire vivre un bouc émissaire.

Une politique de cohésion sociale passe d'abord par une attitude de tolérance et de compréhension. Aujourd'hui les minorités spirituelles et plus généralement les personnes faisant un choix alternatif spirituel, de santé, de vie sont exclus plus ou moins violemment du champ social et doivent vivre ces choix discrètement au mieux ou en se cachant dans de nombreux cas.

Le CICNS (Centre d'Information et de Conseil des Nouvelles Spiritualités) s'efforce d'équiliber le débat sur ces questions : www.cicns.net. Une de nos interrogations est de savoir qui, parmi les candidats à l'élection présidentielle de 2007, aura le courage d'aborder frontalement la question de la liberté de conscience sans surfer sur la psychose ambiante et en reconnaissant l'existence de cette réalité sociale dans ses aspects positifs. C'est une question que nous posons à Ségolène Royal.

L'Equipe du CICNS


Deuxième message envoyé sur le forum, pas encore publié

Madame,

Le CICNS est une association indépendante qui propose un nouveau regard sur la spiritualité et sa place dans notre société. Notre constat est que la liberté spirituelle en France est bafouée, particulièrement pour les nouvelles spiritualités. Cette discrimination s'opère à travers une politique de lutte contre les "dérives sectaires" qui a conduit à un amalgame entre spiritualité et criminalité.

L'objectif du CICNS est d'apporter une information équilibrée et libérée des clichés sur ces questions.

Le travail d'investigation et de recherche entrepris pour mettre à jour la désinformation entourant les minorités spirituelles nous a conduit à revisiter les idées communes sur le monde de la politique et du pouvoir. Et il nous a paru intéressant de constituer un dossier qui étudie l'évolution du fait politique en France depuis les années 80 où la chasse aux "sectes" a effectivement commencé.

C'est en 1981, à l'arrivée du pouvoir socialiste, que les minorités spirituelles en France ont pris conscience d'une nouvelle répression à leur encontre. On a bien évoqué, comme cause officielle, la nécessité de " sévir " parce qu'il y avait eu la grande affaire du " suicide collectif " de Jonestown en 1978, mais si les gouvernements suivants, toutes tendances confondues, se sont réappropriés la " mission ", il reste que les plus virulents adversaires des minorités spirituelles sont bien engagés " à gauche " (Jean-Pierre Brard, Catherine Picard, Alain Vivien, Philippe Vuilque, Anne Hidalgo, Roger Ikor et également Lionel Jospin, qui a créé la MILS, ancêtre de la Miviludes, puis la création du "délit de manipulation mentale" par les députés socialistes)

La gauche incarne-t-elle la volonté de ne pas tolérer la démarche spirituelle (surtout quand elle sort des sentiers battus) au sein de la république ? Ou s'agit-il de simples opportunismes indépendants des partis ?

A travers cette étude, nous tentons de discerner quel parti politique offrirait les meilleures garanties, les plus sincères, de protection de la spiritualité en France. Les personnes en démarche spirituelle représentent aujourd'hui un grand pourcentage de l'électorat potentiel. La plupart de ces personnes ne se reconnaissent pas dans les programmes et les objectifs politiques habituels qui occultent les valeurs essentielles de la vie.

Nous attendons beaucoup de voir des hommes et des femmes animés par l'inspiration spirituelle émerger sur la scène politique française de ces prochains mois précédant les élections présidentielles. Nous aimerions savoir si Ségolène Royal sera de ceux qui se démarqueront le plus dans la prise en compte du grave problème de discrimination à l'encontre des mouvements spirituels et se positionneront pour la défense des libertés fondamentales telles que la liberté spirituelle.

Nous vous proposons une visite de notre site : www.cicns.net et plus particulièrement de la page sur le dossier correspondant : http://www.cicns.net/Politique_Spiritualite.htm

Nous vous proposons également de prendre connaissance de notre initiative de Commission d'Enquete Citoyenne sur la liberté spirituelle en France : http://www.cicns.net/CEC.htm

Cordialement

Valérie Dole
Service de Presse du CICNS

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