L'affaire MISA 

Mouvement pour l'intégration spirituelle dans l'absolu

 

Un témoignage :

 

La brutalité de l'action commence le 18 mars 2004 et dépasse tout ce qui est imaginable pour les personnes concernées. Plus de 300 gendarmes accompagnés de procureurs ont attaqué simultanément 16 immeubles ou se trouvaient des membres MISA (enseignement du Yoga). Ils ont cassé des portes et des fenêtres bien que les entrées ne présentaient pas d'obstacles. Ils ont frappé et mis à terre avec violence tous ceux qu'ils ont trouvé sur place, les menaçant avec des armes à feu. L' obtention des signatures sur les déclarations dictées par les procureurs s'est fait par la violence. Des biens personnels ont été confisqués sans leur consignation dans le procès verbal de perquisition. Une fois ces gens retenus, leurs avocats ont été empêchés de prendre contact avec leurs clients.

Tout ce qui a été énuméré plus haut constitue la négation des plus élémentaires règles du Code de Procédure Pénale. Mais la brutalité n'est pas tout. Une des actions les plus répugnantes a été d'avoir filmé tous ceux qui ont été réveillés sommairement habillés. Les images ont ensuite été envoyées à la presse et utilisées dans des actions de manipulation de l'opinion publique (pornographie, abus sexuels etc.). La seringue d'une doctoresse a été montrée à la télé en suggérant le fait qu' elle se droguait. Voici un autre cas exposé dans sa plainte par une des victimes de l'assaut : « je me trouvais aux toilettes et je n'ai pas eu le temps de me lever du siège que des gendarmes masqués et armés ont brusquement ouvert la porte. Ils m'ont relevé des toilettes sans me permettre de relever ma culotte et les pantalons autour des chevilles il m'ont amené de force dans la zone des bureaux et tout le long j'étais filmée par le caméraman qui accompagnait le Procureur. Ils m'ont forcé à m'allonger par terre, les mains au dos, toujours sans me permettre de remettre ma culotte et tout en continuant à être filmée »

 

Les commentaires ont fait des yogis et de Gregorian Bivolaru*, le leader de la communauté, des monstres aux yeux de l' opinion publique. L'affirmation (fausse, elle aussi) comme quoi Bivolaru aurait été amené à la Police par un groupe de citoyens était une incitation clairement faite à la population d'agir contre les sectes. Les images obsédantes de l'attaque des troupes de gendarmes intercalés aux déclaration incendiaire contre MISA ne trouvent de comparaison qu'avec les campagnes lancées par les communistes (Roumains ndt) à la fin des années 1940.

En réalité, que pouvait-on reprocher aux membres MISA ? Le Yoga ? L' utilisation par certains d'entre eux de l'urinothérapie ? Pénible. Eventuellement leur sexualité dans le cadre du Tantra Yoga de la part de certains d'entre eux ? Une question d'ordre privé. Le fait d'avoir arrêté trois personnes pour des délits mineurs (qui restent toutefois à prouver) démontre tout au plus le ridicule des accusations. Le fait que Gregorian Bivolaru ait demandé l'asile politique en Suède (qui a accepté) à fini par jeter le discrédit sur cette action des autorités roumaines qui ont même vu leur intégration dans la communauté européenne menacée par cette campagne contre MISA jugée "sans fondement" par les autorités suédoises.

 

 

* Gregorian Bivolaru continuait à enseigner le Yoga, même lorsque Ceausescu l'avait interdit. Dans les années suivantes, la Police Secrète Roumaine ("Securitate") le surveillait. Il a été soumis à des perquisitions puis arrêté et torturé avec quelques-uns de ses disciples proches. Il a finalement passé presque 2 ans en prison, pour le seul fait d'être enseignant de Yoga. Mais il a réussi à s'évader de manière spectaculaire de la prison la plus sécurisée de Bucarest, comme une forme de protestation, donnant ainsi naissance à des histoires concernant ses capacités "yogiques" paranormales inhabituelles (sources)

 

 

Lire les courriers adressés aux groupements de gendarmerie au sujet des dérapages lors des déploiements de force à l'encontre des minorités spirituelles.

 

Lire Perquisition et Gardes à vue, ce qu'il faut savoir

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