Les médias et la MIVILUDES : faillite d'un contre-pouvoirCICNS (juin 2011) En avril 2010, nous
écrivions un
article intitulé de façon
identique « la faillite du contre-pouvoir médiatique », suite au
traitement par les médias du
rapport 2009 de la MIVILUDES.
Un an après, le même constat alarmant s’impose après les « comptes
rendus/débats/articles » ayant accompagné la sortie du
rapport 2010 de cette même
Mission. Les médias dans leur ensemble ont, comme d’habitude, déroulé
un tapis rouge au président de la MIVILUDES, Georges Fenech, pour
présenter son action antisectes, sans contradictoire dans le
« meilleur » des cas, mais également en cautionnant fréquemment sans
aucune neutralité ses propos. Un seul point de progrès cette année :
certains journaux ont mentionné brièvement notre avis sur la
politique menée par Georges Fenech. Il est probable que nos
communiqués répétés, tout au long de ces cinq dernières années, ont
fini par fendiller la chape de plomb qui entoure la question des
« sectes ». Mais après trente années de lutte antisectes outrancière,
il ne s’agit plus simplement de vaguement mentionner une position
contradictoire à la politique gouvernementale en ce domaine, mais de
réellement demander des comptes précis au président de la MIVILUDES
sur les fondements de son action et les preuves de ses allégations à
l’emporte-pièce concernant plus de 500 000 citoyens (selon ses
dires). La question des
sectes fait l’objet d’un large consensus (quasi unanime) dans la
classe politique, médiatique et intellectuelle qui peut se résumer
ainsi : « Même si on ne sait pas trop ce qu’elles sont, les
« sectes » sont partout, ces « gens » sont dangereux et il faut
lutter contre, un point c’est tout ». C’est un exemple type de
manipulation à grande échelle où la répétition ad nauseam des mêmes
slogans a remplacé la réflexion. Nous invitons d’ailleurs les écoles
de journalisme à le considérer comme tel : un thème modèle sur la
désinformation de masse. Si l’on s’en tenait
à la question des sectes, on pourrait aisément conclure que le
journalisme est une profession sinistrée – d’aucuns arriveraient sans
doute à la même conclusion sur d’autre sujets traités par les
médias – mais il n’est jamais trop tard pour mieux faire.
Détail de notre
analyse Cette analyse est
basée sur les informations trouvées sur Internet. Nos commentaires ne
sont pas exhaustifs (nous avons peut-être omis certains articles ou
émissions méritant d’être cités) mais suffisants, selon nous, pour
illustrer le déficit chronique d’investigation journalistique sur la
question desdites « sectes ». Rappelons en
préambule que le CICNS propose la mise en place d’un
Observatoire des minorités spirituelles,
thérapeutiques, éducatives, indépendant et compétent, en
lieu et place de la MIVILUDES, et que notre
position sur les victimes d’abus est
explicitée. Si vous ne deviez en lire qu'une partie, ne pas manquer le sketch du dialogue Fenech / Ménard sur ITélé
1-
France Inter - 13h – présenté par Claire Servajean – 15 juin 2011 Claire Servajean
introduit le sujet comme suit : « La
MIVILUDES (...) publie aujourd’hui son rapport annuel et le moins que
l’on puisse dire c’est qu’il fait froid dans le dos, sans qu’il y ait
de véritables nouveautés, les dégâts causés par les sectes étant
toujours à peu près du même ordre, mais ce qui inquiète c’est
l’ampleur prise par certains phénomènes à l’approche de l’année 2012
qui pour certains annoncent tout simplement la fin du monde, alors
autant le dire la vigilance est de mise car comme le souligne la
MIVILUDES, les victimes des sectes ressemblent à monsieur et madame
tout le monde, exemple avec Isabelle et Dominique, un couple de la
région d’Agen, ils ont été embrigadés par le gourou d’un mouvement
sectaire, Robert Lé Dinh, qui depuis a été condamné, ils ont passé 22
ans sous son emprise ». Lorsqu’on est
président de la MIVILUDES, sous l’autorité du Premier Ministre, il
doit être très valorisant de voir son travail ainsi soutenu par une
radio publique. Si la journaliste a lu le rapport de la mission (nous
supposons qu’elle l’a fait au-delà de l’introduction), reconnaissons
avec elle qu’il est assez naturel de ressentir un « froid dans le
dos » car ce rapport est fait pour ça : affoler la population sur un
sujet pour lequel le matraquage régulier, par médias interposés, de
données fausses et de slogans
alarmistes permet de conforter l’idée d’un fléau social sans
nécessité d’y apporter aucune preuve. Cette année encore deux ou
trois cas sensibles conditionnés dans le format « buzz » suffisent à
clouer au pilori les 500 000 personnes accusées de dérives sectaires.
Mais Claire Servajean n’est pas une lectrice « lambda » du rapport de
la MIVILUDES, elle officie sur une des premières radios nationales,
et on attend d'elle un peu plus qu'un commentaire apeuré et servile
sur un rapport indigent. Concernant
l’exemple cité par la journaliste pour appuyer son positionnement
antisectes, le cas Lé Dinh, cette affaire est en cours. D’après nos
informations, Robert Lé Dinh a fait appel du jugement de premier
instance qui l’a effectivement condamné ; il n’est pas
« définitivement » condamné et donc toujours « non coupable » en
droit français ; ce point aurait dû être mentionné par la journaliste
et nous l’invitons par ailleurs à lire quelques extraits de la
plaidoirie des avocats de Robert Lé Dinh
pour comprendre comment la phobie antisectes, à laquelle elle
participe inconsciemment, assurément, peut influencer un procès aux
assises. Il est clair que dans la France antisectes, si l’issue de la
procédure judiciaire innocente Robert Lé Dinh, il restera coupable
aux yeux du public. Et même s’il est, au final, définitivement
condamné, jeter son affaire en pâture aux auditeurs comme seul
justificatif illustré de l’action de la MIVILUDES est irresponsable.
C. Servajean
poursuit son journal en interviewant Georges Fenech qui n’a plus qu’à
dérouler un argumentaire bien rôdé avec la voix paternaliste du
fonctionnaire veillant sur nos chaumières menacées par la mouvance
sectaire. France Inter nous
offre là un triste moment d’anti-journalisme. Si le fléau social que
constitueraient les dérives sectaires est un mythe, la désinformation
des médias sur ce thème est une réalité navrante. C. Servajean : « Ça
veut dire que les mouvements sectaires se cachent partout, derrière
certains organismes, quels conseils donneriez-vous à ceux qui nous
écoutent et notamment aux parents pour échapper à ces groupes-là ? ». G. Fenech : « Le
conseil c’est déjà, je dirais, de faire attention au contenu du
discours ; parce qu’au départ, on ne vous dit pas évidemment « nous
sommes une secte, venez, etc. », non, « venez dans notre éco-village,
retour à la nature, des soins avec des médecines naturelles, vous
allez avoir un développement personnel, etc. », donc c’est très
alléchant, très chaleureux et puis de fil en aiguille, comme ça s’est
passé pour les époux Lorenzato [Cicns : Isabelle et Dominique, cités
plus haut], eh bien il y a une emprise mentale qui s’exerce par un
gourou qui, lui, sait très bien où il veut en venir, c’est-à-dire
exercer une emprise, un pouvoir qui peut être suivant les cas sexuel,
financier et donc il faut être très prudent par rapport au contenu du
discours ». C. Servajean : (…)
« Il y a assez de moyens
déployés pour cette lutte contre les sectes ? ». G. Fenech : « Oh,
il y aura jamais assez de moyens, mais il faut savoir qu’en France,
d’abord on a une MIVILUDES, qu’on nous envie beaucoup ailleurs parce
que nous sommes les seuls au monde à avoir une mission
interministérielle (…) moi je suis satisfait des moyens qui sont
donnés actuellement par le Premier Ministre et
je vous assure qu’on n’a pas une minute à nous tellement ces
questions sont de plus en plus importantes ». [Cicns] : Si Claire
Servajean avait lu correctement le rapport de la MIVILUDES, elle
aurait constaté que G. Fenech affabule en prétendant que les pays
européens, pour ne citer qu’eux, envient notre MIVILUDES (voir en
annexe des extraits du rapport à ce sujet). C. Servajean : (…)
« Ça veut dire que les sectes
peuvent s’attaquer à n’importe qui et que personne n’est à l’abri ? ». G. Fenech : « Personne,
personne n’est à l’abri ». C. Servajean : (…)
« Et méfiance j’imagine aussi
surtout pour les jeunes puisque Internet c’est leur outil favori ?
». G. Fenech : « Les
jeunes sont une cible privilégiée aussi, bien évidemment, les parents
doivent être très vigilants par rapport à ça ». G. Fenech : (…) « Aujourd’hui
il y a 4 à 600 mouvements qu’on surveille (…) ».
2-
ITélé – Ménard sans interdits,
présenté par Robert Ménard, 15 juin 2011
Robert Ménard est à notre
connaissance le seul journaliste qui a su questionner le fond de
l’action de la MIVILUDES lors de la remise de son rapport 2010.
Georges Fenech, peu habitué à ce manque d’allégeance, s’en est trouvé
décontenancé et son propos est devenu incohérent et grotesque. Il n’a
pu, non plus, utiliser son accusation favorite de « défenseur des
sectes » décochée à quiconque propose une réflexion alternative à la
sienne, car Robert Ménard a parlé en termes assez méprisants des
quelques « illuminés » et « fous furieux »
auxquels s'attaque la
MIVILUDES, coupant ainsi l’herbe sous le pied du président de la Mission. Le journaliste a cependant été clair dans sa défense de la
liberté de conscience et a mis en évidence la posture hypocrite de
Georges Fenech lorsque celui-ci prétend respecter les croyances et
les libertés individuelles. R. Ménard : (…) « En
gros le 21 décembre 2012, c’est la fin du monde et donc vous
dites, attention, si j’ai bien compris, qu’il n’y ait pas des gens
qui prennent ça au sérieux et qui se disent, je ne sais pas, des
suicides collectifs, enfin des folies comme ça. Vous en faites pas un
peu trop pour quatre fous furieux, honnêtement ? » G. Fenech : « Robert
Ménard, l’Ordre du Temple Solaire en 1995, 16 morts… ». R. Ménard : « Je
me souviens, oui ». G. Fenech : « Dans
le Vercors, partis sur l’étoile de Sirius ». R. Ménard : « Vous
croyez vraiment qu’on peut revivre quelque chose comme ça ? ». G. Fenech : « Le
Temple du Peuple du Guyana, 900 morts, dont 274 enfants, 1000 morts
en Ouganda, 12 morts dans le métro de Tokyo. Quand on a affaire à des
illuminés qui exploitent ces peurs, la fin du monde, vous savez,
c’est la 183ème depuis la chute de l’Empire romain ». R. Ménard : « Y
a toujours des fous, qu’est-ce que vous allez faire, vous allez vous
planter là pour les empêcher ? ». G. Fenech : « L’exploitation
mercantile de ce phénomène 2012, de ce buzz Internet médiatique basé
sur le calendrier maya pour exploiter ces peurs. Vous avez des gens
qui se laissent avoir. C’est leur droit de croire en la fin du monde.
Moi ce que je veille, hein, … ». R. Ménard : « Quoi,
c’est qu’ils entrainent pas avec eux un certain nombre de gens ». G. Fenech : « Je
suis un petit peu, non pas sur le chemin de Compostelle, mais sur le
chemin qui mène à Bugarach (…) pour prendre une comparaison je suis
un peu le radar pédagogique sur ce chemin ou les annonces sur un
paquet de cigarettes : vous avez le droit de fumer mais vous savez à
quoi vous vous exposer. Vous avez le droit d’aller dans ces
formations sectaires (…) mais sachez qu’à un certain moment, vous
risquez gros ». R. Ménard : « Deuxième
partie du rapport alors, ça me semble autrement plus grave, si je
peux me permettre, les gourous thérapeutiques enfin tous les
charlatans !, qui racontent qu’ils vont guérir le cancer avec du jus
de citron ou que sais-je encore, il y en a beaucoup en France ? ». G. Fenech : « Il
y en a beaucoup, il y en a des milliers. Il y en a des milliers
aujourd’hui ».
R. Ménard : « Mais qui viennent en plus
de la médecine traditionnelle ou qui devant la peur des gens, qu’on
comprend quand on sait plus où on va, proposent des alternatives et
donc les risques que ça représente ». G. Fenech : « On
est là aussi sur un terrain des libertés, chacun a la liberté de se
soigner comme il veut, de se laisser mourir s’il le veut, c’est la
loi Kouchner. Nous, ce que nous faisons, nous avertissons les
citoyens avec le Ministère de la santé. Attention, vous avez des
gourous thérapeutiques qui vont exploiter une souffrance, une peur,
le cancer ça fait peur, la première cause de mortalité en France. (…)
Eh bien vous avez ces gourous qui disent : « La médecine, abandonnez,
abandonnez la chimiothérapie, ça va vous faire du mal, nous on sait
d’où vient votre cancer (…) ». C’est contre ça qu’on lutte ». R. Ménard : « Absolument
et moi j’ai envie de vous applaudir trois fois quand vous dites ça.
Est-ce que quand même vous en faites pas trop ? Parce que j’ai quand
même en mémoire, à un moment donné c’était le coaching qui posait
problème, après c’était les psychanalystes ». G. Fenech : « Ça
pose toujours problème ». R. Ménard : « Enfin
quand même pas tout, il y a des choses sérieuses, il y a des choses
dangereuses, vous l’avez dit, et il y a des choses qui sont de la
bêtise à l’état pur (…). Vous n’allez pas emprisonner tous les
abrutis ». G. Fenech : « Euh,
non parce qu’il faudrait construire beaucoup… ». R. Ménard : « Non,
vous en faites pas trop sérieusement ? ». G. Fenech : « Ecoutez,
moi, ce que je crois, c’est qu’on vit dans un système de liberté que
nous respectons, liberté de croyance, d’association… La ligne jaune,
ma ligne conductrice, c'est tout ce qui trouble l'ordre public, tout
ce qui enfreint la loi, tout ce qui est un risque pour la santé
publique et surtout les enfants qui sont concernés ». R. Ménard : « Le
coaching et les enfants, c’est quoi ? » G. Fenech : « Le
coaching, c’est très bien, le développement de soi, etc. Simplement,
ce qui nous attire dans ces organismes de formation professionnelle :
on vous dit pas que, derrière, on va vous distiller des principes de
Ron Hubbard, fondateur de l’Eglise de Scientologie, par exemple ». R. Ménard : « On
y va justement. Alors, c’est ça où il y a le problème, quand même.
(...) Les Témoins de Jéhovah, c'est une secte pour vous ? Vous l’avez
dans votre liste ». G. Fenech : « Moi,
je ne sais pas ce que c’est qu’une secte, je n’ai pas de liste, vous
posez des questions, je vous réponds. Il n’y a pas de définition
juridique d’une secte, je ne lutte pas contre les sectes ». R. Ménard : « Vous
considérez que les Témoins de Jéhovah sont des gens dangereux ? ». G. Fenech : « Je
considère que les Témoins de Jéhovah posent des problèmes réels à
l’ordre public ». R. Ménard : « Comment
vous avez réagi au fait que maintenant dans les prisons, vous l’avez
vu, les Témoins de Jéhovah vont obtenir des aumôniers ? C’est une
secte ou pas une secte, il faudrait savoir ? Vous, vous êtes
interministériel et vous dites : « C’est une secte », quoi que vous
ayez comme prudence ici et on voit le Ministère de la justice se
faire condamner parce qu’il n’y a pas jusqu’à présent d’aumôniers
Témoins de Jéhovah. Est-ce que là vous sortez pas de votre job pour
aller sur le domaine des croyances des gens ? Et j’ai le droit de
croire si je veux à ce que je veux ». G. Fenech : « Votre
interrogation, elle est légitime mais pour comprendre ce problème, il
faut savoir d’abord que cette décision de condamnation, qui est
réelle, n’est pas définitive... ». R. Ménard : « On
verra, on verra, mais c’est signe d’un malaise, quand même, que c’est
pas aussi simple que vous le dites ». G. Fenech : « Moi
je ne suis pas contre à ce qu’un ministre du culte des Témoins de
Jéhovah aille rencontrer un Témoin de Jéhovah qui le souhaite lors
d’un parloir cultuel. Là où je suis beaucoup plus réservé, c’est de
donner un statut d’aumônier qui est un statut… ». R. Ménard : « Pourquoi ? ». G. Fenech : « …où
on a les clés de la prison, parce que c’est une organisation qui fait
du prosélytisme et il risque de se produire un désordre ». R. Ménard : « Attendez,
il y a des catholiques qui font du prosélytisme... » G. Fenech : « Non ». R. Ménard : « Il
y a des protestants, vous rigolez. Il n’y a pas des regroupements
protestants qui font du prosélytisme ? Ceux qui gagnent le plus en
adeptes en ce moment, ce sont les sectes protestantes ! ». G. Fenech : « Vous
avez jamais vu chez vous arriver deux personnes ? (…) Vous avez vu
des catholiques ou des protestants ? » R. Ménard : « Et
ça vous gêne ? » G. Fenech : « Mais
ça ne me gêne pas, sauf que quand on est en prison c’est un lieu
protégé, on a une population de détenus fragiles et il faut les
protéger. Alors je suis pour l’exercice du culte… Ce sont les
modalités… » R. Ménard : « Mais
s’ils ont envie de croire à ça ; c’est comme les scientologues, c’est
leur droit, c’est une autre secte ». G. Fenech : « Si
les gens veulent se laisser mourir et refusent une transfusion
sanguine, c’est leur droit. Moi ça me choque, je vais vous dire
franchement, surtout quand il s’agit d’enfants, d’ailleurs… ». R. Ménard : « Attendez,
il y a des manières de lutter contre ça. Non mais ce que je veux
dire, c’est que appeler « secte » l’Eglise de Scientologie, ça peut
paraître des hurluberlus complets, en même temps, en même temps,
Nicolas Sarkozy, je vous rappelle qu’il avait reçu Tom Cruise qui est
quand même l’ambassadeur de l'Eglise de Scientologie. Là aussi,
alors, c’est une secte ou pas ? Là encore, est-ce que vous ne vous
mêlez pas, au fond, de ce qui ne vous regarde pas ? ». G. Fenech : « Je
ne suis pas une police de la pensée ». R. Ménard : « Un
petit peu ». G. Fenech : « Je
ne suis pas une police de l’esprit ». R. Ménard : « Un
petit peu ». G. Fenech : «
Des esprits criminels, oui ». R. Ménard : « Non
mais attendez, là… » G. Fenech : « Ceux
qui enfreignent la loi, oui ». R. Ménard : « Là
oui, mais on les sanctionne comme on sanctionne, vous, si vous faites
quelque chose de pas bien ». G. Fenech : « Bien
sûr, bien sûr, mais moi je ne suis pas là pour sanctionner, je suis
une institution… » R. Ménard : « Enfin
quand vous montrez du doigt, ça stigmatise… ». G. fenech : « Je
fais de la prévention. Oui, il m’arrive de stigmatiser certains
mouvements parce qu’ils sont porteurs de danger ». R. Ménard : « Je
me rappelle en 1995, c’était pas vous, les Témoins de Jéhovah avaient
été montrés du doigt, il y avait des salles qui avaient été brulées,
des Témoins de Jéhovah qui avaient été agressés ». G. Fenech : « C’est
regrettable ». R. Ménard : « Mais
oui mais non, c’est parce qu’on avait dit « c’est une secte, il faut
leur taper dessus » ». G. Fenech : « C’est
regrettable, c’est regrettable, nous on tape sur personne, on dénonce
des dangers ». R. Ménard : « Mais
même aux Nations-Unies, ils ne sont pas d’accord avec vous,
rappelez-vous, ils ont posé des questions, je me rappelle de
résolutions des Nations Unies, de prises de position en disant :
« Attention, en France on a une drôle de conception des sectes ». G. Fenech : « Ce
sont des ONG qui sont des faux nez de ces organisations sectaires qui
sont accréditées auprès des Nations Unies ». R. Ménard : « Alors
ça, c’est trop facile quand c’est les Nations Unies qui vous
remettent en cause ». G. Fenech : «Non,
c’est pas les Nations Unies… ». R. Ménard : « Quoi,
il sont infiltrés par les sectes ? ». G. Fenech : « …
Ce sont des ONG qui sont des faux nez encore une fois, qui sont
accréditées auprès du Conseil de l’Europe, auprès de l’ONU, auprès
des instances internationales, elles font un lobbying extraordinaire.
Encore une fois je respecte l’Etat de droit et les libertés, ce qui
m’importe c’est de protéger les populations vulnérables contre des
charlatans !, qui vous promettent monts et merveilles et au final
vous perdez tout, y compris votre vie ». R. Ménard : « Georges
Fenech, merci, je ne sais plus qui c’était qui disait : « Une Eglise,
c’est une secte qui a réussi », mais ce n’est pas votre point de vue
(…) ».
3-
LCP (La chaine parlementaire) –
Ça vous regarde, animé par
Arnaud Ardoin – 16 juin 2011 Une
émission de 50 mn, déplorable
sur le fond et la forme. Les invités d’A.
Ardoin sont : Georges Fenech, Catherine Picard, présidente de
l’UNADFI, Antoine Guélaud,
directeur de la rédaction de TF1, auteur du livre-témoignage « Ils ne
m'ont pas sauvé la vie », Agnès Buzyn, cancérologue et Présidente de
l’Institut National du Cancer. A. Ardoin introduit
l’émission comme suit : « On
parle ce soir des sectes, le rapport de la MIVILUDES a été remis hier
au Premier Ministre ; [ces mouvement sectaires] exploitent le
business de l’apocalypse (…) et ils exploitent aussi le business du
cancer, en tous cas de ces personnes atteintes de maladies graves (…)
il y a derrière d’immenses enjeux financiers ». Notons que le
journaliste voit le rapport de la MIVILUDES comme un rapport sur les
sectes. Son introduction prend fait et cause pour les conclusions de
la mission, il ne prend aucun recul sur les positions de la
MIVILUDES. De fait, son plateau est entièrement composé d’acteurs
antisectes organiques virulents, à l’exception d’Agnès Buzyn qui se
contente d’épouser l’attitude antisectes dominante ; l’invité par
webcam s’avérant également être un citoyen péremptoire dans ses
condamnations sur les « sectes », bien qu’ignorant tout du sujet. Le
thème de l’apocalypse ne sera pas abordé, l’émission étant
entièrement consacrée aux thérapies alternatives.
Avec un tel
plateau, il est clair que le sort des thérapies alternatives est
scellé : elles seront laminées. A. Ardoin n’est pas un débutant, il
sait pertinemment qu’un tel panel ne peut produire une information
équilibrée sur un sujet délicat. Son choix d’invités défie toutes les
règles déontologiques du journalisme. Pour compenser cette évidente
carence, il choisit, par tactique ou par positionnement personnel et
l’un ou l’autre est aussi grave, de présenter la question des sectes
comme tellement évidente qu’elle ne mérite aucune discussion sur son
fondement. De fait, lui et A. Guélaud assènent des propos et
propositions antisectes liberticides, notamment sur la nécessité
d’établir une liste des sectes. Le Directeur de la
rédaction de TF1 va utiliser le cas d’Evelyne Marsaleix, décédée d’un
cancer et sujet de son livre « Ils ne m'ont pas sauvé la vie », comme le
fil rouge de son argumentation. Ce « journaliste » n’a aucune
légitimité pour s’exprimer de sang-froid sur le thème des thérapies
alternatives tant son implication émotionnelle et affective avec
Evelyne Marsaleix est patente (voir notre
commentaire sur son livre et
sur
l’affaire du Dr Guéniot,
qu’A. Guélaud accuse d’être un des responsables de la mort d’Evelyne
Marsaleix, bien qu’il ait été relaxé par la Justice). Il n’hésite pas
à appuyer la piste sectaire en mentionnant le mouvement du Graal
qu’aurait croisé Evelyne Marsaleix, alors que cette piste a été
clairement écartée par la Justice.
Deux journalistes
se discréditent donc sous nos yeux, ainsi que leur profession, à leur
insu visiblement. Rappelons qu'il existe un
accord de partenariat entre
LCP et la MIVILUDES, mais en aucun cas ce partenariat ne devrait
conduire à déprécier à ce point les réflexes journalistiques. G. Fenech n’est
bien entendu pas en reste mais, de sa part, les positions
idéologiques ne sont pas surprenantes ; il est cependant tenu à un
devoir de réserve tout relatif, l’obligeant à la prudence sur la
question des listes notamment. Quant à Catherine Picard, elle tient
un propos indigent, hésitante entre ce qu’elle voudrait bien dire
mais ne peut pas vraiment dire pour ne pas risquer de mettre en
défaut Georges Fenech, puisqu’elle siège au Conseil d’orientation de
la MIVILUDES. Elle admettra être favorable à une liste de sectes « préventive
et pédagogique ». Aussi pédagogique que l’ont été celles des
rapports parlementaires de 1996 et de
1999, non opposables et permettant de discriminer depuis
15 années les minorités visées ? Agnès Buzyn reste
en général en retrait sur la question des sectes, son objectif est de
parvenir à garder les malades dans le giron de la médecine
conventionnelle tout en y adjoignant des thérapies
« complémentaires » éprouvées. Elle ne peut cependant se prévaloir
d’une compétence complète sur ce que recouvrent les thérapies
alternatives. Elle aurait pu préciser que le panel de l’émission
n’était pas compétent pour couvrir le sujet et aurait pu aussi faire
remarquer que « le groupe d'appui technique sur les pratiques non
conventionnelles à visée thérapeutique (PNCVT) », mis en place au
Ministère de la santé pour évaluer les thérapies alternatives, à
l’initiative de la MIVILUDES, est constitué d’un panel également
incompétent, puisqu’uniquement composé de praticiens conventionnels
et d’un représentant de la MIVILUDES.
Le premier
reportage au format « buzz » de l’émission est un concentré informe
d’expressions qui frappent l’imagination : « jus
de citron », « charlatans », « méthodes non prouvées »,
agrémentées d’images dont le lien avec le propos n’est pas établi.
Ces mini reportages, faisant mine de résumer une situation,
recherchent en fait le choc émotionnel et sont des outils
d’abêtissement, confondant sciemment ou pas, amalgame et simplisme
avec concision. Le deuxième « buzz »
est un témoignage à charge contre le Dr Hamer s’appuyant sur la mort
d’un patient ayant utilisé la technique thérapeutique de ce praticien
allemand. Il ne s'agit pas pour nous de donner un avis sur cette
technique. Mais une affaire impliquant plusieurs parties ne peut être
traitée sérieusement dans un reportage en ne présentant qu’une
facette des faits. Les enjeux
financiers, dont seraient friands les gourous et les sectes comme le
prétend A. Ardoin, ne sont pas « énormes » pour les thérapeutes
alternatifs, c’est le manque à gagner potentiel pour l’industrie
médicale, organisée en lobbies, qui est conséquent. Dans ces
conditions, les structures évaluant les thérapies alternatives
doivent être passées au peigne fin pour tester leur impartialité et
leur compétence. G. Fenech précise, lors des échanges, que les
évaluations du groupe d'appui technique seront scientifiques : la
méthodologie d’évaluation sera-t-elle publique et revue par des
experts des thérapies alternatives (rappelons que les rapports du
laboratoire Servier sur le Mediator, pour ne prendre qu’un exemple
parmi des dizaines, étaient aussi qualifiés de scientifiques) ? Voilà
des thèmes qu’un journaliste lucide aurait dû aborder.
Nous proposons à A.
Ardoin quelques éléments d’un débat qui auraient pu faire avancer la
réflexion de façon constructive sur les thérapies alternatives :
-
Relire
les cours d’école de journalisme si nécessaire, en espérant que le
B-A-BA y soit enseigné.
-
Inviter
un panel équilibré et compétent, notamment des représentants des
thérapies alternatives, mais également des intervenants capables
d'apprécier la méthodologie d’analyse des PNCVT ; G. Fenech, C.
Picard, A. Guélaud et A. Buzyn sont incompétents à eux seuls pour en
parler.
-
Proposer
des reportages où les aspects positifs et problématiques des
thérapies alternatives sont illustrés ; le fait de systématiser une
image négative sur ces pratiques est une marque de mépris envers les
milliers de personnes qui les utilisent et en sont satisfaites et un
déni de leur liberté thérapeutique.
-
Pour
chaque point de réflexion, proposer une analyse du positionnement des
autres pays européens sur le même sujet afin d’éviter cet autisme
français très caractéristique. G. Fenech : (…) « Il
y a un engouement pour tout ce qui est médecines naturelles, douces,
sur lesquelles on n’a strictement rien à redire ».
[Cicns] Le CICNS
aimerait connaitre la liste de ces « médecines douces » sur
lesquelles la MIVILUDES n’a rien à redire. G. Fenech : (…) « Le
cancer c’est une maladie incurable pour un certain nombre de cancers.
C’est tout de même 900 000 français atteints du cancer ; c’est
350 000 chaque année en plus ; et c’est la première cause de
mortalité : 145 000 morts. Donc, quand on est face à une maladie,
dans certaines formes incurable, on comprend que des gens veuillent
aller chercher autre chose ». [Cicns] Si le
cancer est souvent incurable, pourquoi l'utilisation d’une thérapie
alternative qui n’aboutit pas est-elle systématiquement déclarée
comme responsable de la mort d'un patient ? La « perte de chances »
de guérir avec la médecine conventionnelle, dont parle G. Fenech dans
ses interventions, est une notion extrêmement discutable et ne peut
pas faire l'objet d'une condamnation généralisée sur l’utilisation
des pratiques thérapeutiques alternatives. C. Picard : (…) « La
technique d’emprise des terrains de vulnérabilité qui sont vraiment
au cœur du sujet, c’est un sujet qui est un sujet long à expliquer,
long à faire comprendre ». [Cicns] Voir notre
dossier sur la
manipulation mentale (ou
emprise mentale).
G. Fenech : (…) « La
problématique santé, la question de la santé, est sous-jacente à
toutes les organisations sectaires parce qu’il y a une recherche de
mieux-être, voire même d’un être supérieur (…). C’est devenu pour
nous à la MIVILUDES la majorité de notre travail. (...) Moi je me
félicite (...) du travail qu'a fait le Ministère de la santé depuis
ces dernières années, on a créé un groupe d'appui technique (...), on
recense toutes ces méthodes, on a levé un tabou, on est en train de
les recenser, de les évaluer. (…) Il y en a à peu près 400 en France,
enfin ça bouge tous les jours. Donc, on va les évaluer, on va dire
par exemple le Reiki, la kinésiologie, les constellations familiales,
la réflexologie, on va dire voilà, c’est dangereux, c’est pas
dangereux (…) et on informera ensuite les citoyens sur un site
Internet ». C. Picard : (…) « En
effet, le mouvement de la santé est nécessaire aux mouvements
sectaires parce que c’est le moyen d’aller aussi puiser chez
l’individu tout ce qui est de l’ordre de l’intime, de lui faire,
j’allais dire, avouer des choses, de rentrer au plus profond de ce
qu’il ne dit jamais ailleurs parce que nous sommes tous vulnérables
vis-à-vis des situations de santé ». A. Buzyn : (…) « Nous,
on veut surtout insister sur la frontière entre ces médecins
alternatives qui font partie des dérives sectaires et qui brassent de
l’argent, et ce à quoi les patients ont droit qui sont des médecines
complémentaires et les soins de support qu’il faut prendre en compte ». G. Fenech : (…) « Il
y a quelque chose qui est très important à dire et qui sera
probablement l’un de mes prochains combats à la tête de la MIVILUDES
sur cette question-là, c’est qu’on n’a pas affaire uniquement à des
gourous thérapeutiques isolés. Sont en train de se constituer en
France, vous le savez très bien, des facultés ! Des facultés de
médecine, dans lesquelles on voit même enseigner des médecins, qui se
développent partout en France, il y en a à Paris, des facultés de
médecine naturelle, où on délivre des diplômes bidons d’éducateurs de
santé, ça coûte à peu près 4000 euros pour l’obtenir, et on forme
comme ça des étudiants en médecine naturelle (…) la kinésiologie, le
reiki, les constellations familiales, donc moi, j’ai demandé au
Ministère de l’Education nationale et au Ministère de la santé pour
savoir comment on peut empêcher ce genre de choses. (…) Vous voyez
comme c’est grave ». C. Picard : (…) « Il
y a un travail aussi très, très important à faire, c’est auprès du
personnel hospitalier, parce qu’il n’est pas rare de voir dans le
personnel hospitalier des infirmières, des aides soignantes qui,
parce qu’elles sont elles-mêmes appartenant à un mouvement qui
exploite ces techniques, tentent par le biais de leur proximité
professionnelle de l’introduire ne serait-ce que dans l’hôpital
public ». G. Fenech : (…) « Le
problème des sectes aussi, c’est qu’on est dans le domaine de la
liberté, la liberté de soins. Vous savez que la loi Kouchner, la loi
de liberté du malade, on n’est pas obligé de se soigner, on n’est pas
obligé de se transfuser, c’est comme ça que les Témoins de Jéhovah
utilisent cette liberté, donc tout ça, on est en train de faire
tomber un tabou parce qu’on est sur un domaine de santé publique
extrêmement important ». G. Fenech : (…) « Il
y aura une troisième étape, après l’évaluation, après l’information
du public, la troisième étape logique, ce serait d’interdire
légalement un certain nombre de ces pratiques les plus dangereuses.
La réponse elle est ici [Assemblée Nationale] dans quelque temps, le
plus vite possible, d’interdire certaines pratiques et que ceux qui
s’amuseraient ensuite à proposer le décodage biologique commettraient
une infraction susceptible de les mettre en prison, n’ayons pas peur
des mots ». A. Guélaud : (…) « Sur
la prévention, moi je reste persuadé qu’il faut informer davantage
encore le public et qu'il faut absolument établir une liste des
mouvements sectaires. (…) Les sectes sont aujourd’hui partout et il
faut que les gens le sachent. Ce n’est plus le Mandarom avec des gens
qui tournent autour d’un pylône et qui sont enfermés.
Malheureusement, les mouvements sectaires sont partout, pour faire du
fric mais pas seulement, pour conditionner les esprits et moi je
trouve que cette liste, elle est indispensable ». A. Ardoin : (…) « Excusez-moi,
Catherine Picard, il n’y a pas un peu d’idéologie dans le fait qu’on
ne veuille plus répertorier ces mouvements ? ». G. Fenech : (…) « C’est
un sujet sensible. (…) D’abord, on n’a pas de définition juridique
d’une secte. Secondo, toutes les sectes ne sont pas à mettre dans le
même panier. Il y a des sectes, c’est leur droit d’exister, c’est la
liberté d’association, on n’est pas là pour interdire les sectes en
France, hein, on serait plus en démocratie si on le faisait, vous
imaginez ? Nous, ce qui nous intéresse, ce sont les mouvements qui
sont porteurs de danger, voilà. Et pour ceux-là, je peux vous
garantir qu’à la MIVILUDES, nous avons un bureau d’ordre, chaque fois
que nous considérons qu'il y a un danger quelque part, non seulement
un signalement, nous ouvrons un dossier et à partir de ce dossier
nous informons les pouvoirs publics, les citoyens, les associations,
c’est notre rôle. Alors, appelez-le liste, comme vous voudrez, en
tous cas nous, nous avons chez nous des dossiers qui sont référencés
en fonction des dangers ».
A. Ardoin : (…) «
Vous dirigez l’Inca, vous êtes
médecin, ça vous aiderait un peu quand même une liste comme ça, très
claire, très identifiée et que vous puissiez montrer à vos
patients en disant : la liste est claire et nette, ces mouvements-là,
c’est pas possible, ça serait plus pratique ? Je ne veux pas vous
embarrasser, Agnès Buzyn ». A. Buzyn : « Quand
ils sont dans ces mouvements-là, ils ont déjà échappé à l’hôpital,
donc moi mon devoir, il est vraiment en amont, je ne nie pas
l’utilité pour les citoyens de connaître ces sectes et même pour les
familles, mais mon travail est en amont, d’alerter les patients
atteints de cancer très tôt (…) pour dire : voilà, au moment où on
vous propose tel type de médecine, alerte, c’est peut-être une dérive
sectaire et votre traitement risque d’en pâtir, soyez vigilants
». C. Picard : (…) « Moi
je serais pour qu’on refasse une nouvelle liste, préventive,
pédagogique ». G. Fenech : (…) « J’ai
comparu, très souvent traduit comme un prévenu devant le tribunal
correctionnel, pour avoir cité des noms dans le rapport, Catherine
Picard également, et donc vous voyez, ça pose d’autres problèmes ».
4-
France 2 La
chaîne de télévision publique
propose un résumé du rapport de la MIVILUDES et trois reportages en
forme de « buzz ». Le premier illustre
les dangers des thèses de fin du monde en insistant sur la manne
financière que cet « événement » représente pour les sectes. Le site
de Bugarach est évoqué comme épicentre du phénomène. La voix du
commentaire off est alarmiste, le lien entre les images et le propos
est souvent impossible à établir. Le deuxième aborde
les thérapies alternatives. Il reprend le même exemple que le
deuxième reportage présenté sur LCP (voir plus haut) sur un patient
décédé, ayant utilisé les techniques du Dr Hamer, et y adjoint un
sujet supplémentaire sur une pratique de jeûne critiquée par l’Ordre
des médecins. Le troisième
reprend en résumé à la fois le thème « 2012 » et celui des thérapies
alternatives. Le script de ces
trois reportages est le rapport de la MIVILUDES. Aucune distance
critique, aucune investigation sérieuse n’est proposée, aucun
argument contradictoire n’est évoqué, le format du « buzz » le rend
de toute façon impossible.
5-
TF1
Laurence Ferrari a
couvert la sortie du rapport de la MIVILUDES dans le journal de 20h
du 15 juin 2011 sous la forme d’un reportage : « Selon
le rapport, la cible privilégiée des gourous, ce sont les 900 000
malades du cancer. Parmi cette population affaiblie et donc
vulnérable, 60 % des malades ont recours à des médecines
alternatives. Le risque, ce sont les dérives proposées par des
prétendus spécialistes ; le rapport a identifié 4000
psychothérapeutes auto-proclamés ; leurs séances sont souvent hors de
prix et leurs méthodes à défaut d’être efficaces ne manquent pas
d’imagination (…) ». Cette introduction donne l’occasion à
Georges Fenech, interviewé dans le reportage, d’évoquer « le jus de
citron » – son mantra pour la sortie de ce rapport –, l’urinothérapie,
etc. De même que pour
France 2, le script de ce reportage est le rapport de la MIVILUDES.
La réflexion journalistique en est totalement absente.
6-
Europe 1
L’article d’Aurélie Frex,
comme beaucoup d’autres articles, peut se résumer ainsi : « la
MIVILUDES dit que…, La MIVILUDES pense que… », etc. Une mission
interministérielle employant une douzaine de personnes, disposant
d’un budget conséquent, avec des relais dans tous les ministères,
dans toutes les préfectures, déploie depuis 8 ans une politique
antisectes unique au monde (si l’on se réfère aux démocraties
occidentales, s’entend) qui, pour cette raison-là, devrait apparaître
suspecte ou à tout le moins questionnable, et les journalistes n’ont
rien d’autre à proposer que « la MIVILUDES dit que…, la MIVILUDES
pense que… » ? Dans un
deuxième article, Fabienne le
Moal reprend les thèmes du rapport de la MIVILUDES en proposant un
mini-clip témoignage d’un frère dont la sœur décédée d’un cancer
avait décidé de suivre la méthode du Dr Hamer : « Ma
sœur y croyait, elle était à fond dedans, elle m’a dit : « T’inquiète
pas, mon frère, je suis en train de guérir » (…) Elle me suppliait de
ne pas l’emmener à l’hôpital, c’étaient ses paroles, elle me tenait
la main et me disait « A l’hôpital, ils vont me faire mourir » ». Fabienne le Moal
pense-t-elle, avec un tel témoignage proposé sur fond de remise du
rapport de la MIVILUDES, faire significativement avancer les
questions du deuil, de la liberté thérapeutique et des thérapies
alternatives ? S’il s’agit de
compter les morts, alors la médecine conventionnelle bat les
thérapies alternatives à plate couture. S’il s’agit de lutter contre
les charlatans, alors la proportion doit être la même dans les deux
camps. S'il s'agit d'évaluer les thérapies alternatives, alors il est
nécessaire de lancer une réflexion ouverte et publique. La question
principale posée est donc de savoir si les organismes en charge de
cette évaluation aujourd'hui, MIVILUDES et cellule d'appui technique
au Ministère de la santé, apportent les garanties nécessaires dans un
pays où la médecine conventionnelle est sacralisée (voir
Sacrée médecine – Histoire et
devenir d’un sanctuaire de la raison, Jean Baubérot et Raphaël
Liogier, Entrelacs) ? Cette question essentielle n’est abordée par
aucun média.
7-
Le Monde Le Monde propose un
article bref en forme de
compte rendu du contenu du rapport. Aucune mise en perspective n’est
présentée, aucune analyse de la politique de la MIVILUDES n’est
envisagée. Lors d’un entretien
avec Stéphanie Le Bars (responsable des questions religieuses et
cultuelles), la journaliste nous avait précisé que la direction
rédactionnelle ne souhaitait pas aborder la question des sectes, trop
« difficile » en France. Nous convenons que cette question est
difficile mais surtout si le courage manque pour l’aborder de front.
Un journal de référence comme le Monde ne devrait pas pouvoir se
cacher derrière la difficulté d’un sujet pour ne pas le traiter.
Dernièrement, Stéphanie Le Bars a couvert la question des aumôniers
Témoins de Jéhovah (Le Monde, 31 mai 2011). Pourquoi s’arrêter en si
bon chemin et ne pas aller demander des comptes beaucoup plus
fouillés à Georges Fenech ?
8-
Le Monde des religions Le Monde des
religions traite le
sujet de façon similaire à
celle du Monde. Pour des raisons probablement identiques également,
le staff de Frédéric Lenoir nous avait précisé que ce dernier ne
souhaitait pas aborder la question des sectes dans ce média. Nous
adressons donc les mêmes remarques au Monde des religions qu’au
Monde : si ce thème génère des réactions épidermiques, c’est une
raison supplémentaire pour l’aborder et démystifier la peur des
« sectes ». De plus, dans le climat antisectes français, un compte
rendu « neutre » du rapport de la MIVILUDES n’est en fait plus
neutre, il s’inscrit dans la pensée unique qui étouffe ce sujet de
société.
9-
Le Figaro Le Figaro intitule
son
article : « Fin
du monde : l’alerte de la mission antisecte ». Le Figaro a au
moins compris que la MIVILUDES ne lutte pas contre les dérives
sectaires mais contre les sectes. Cet article relaie les inquiétudes
de Georges Fenech en reprenant l’argument massue des morts de l’Ordre
du Temple Solaire : « Seize
personnes, membres de l'OTS, l'Ordre du Temple Solaire, avaient été
immolées par le feu ». L’auteure de l’article, Angélique Négroni,
ne cherche pas à savoir qui aurait immolé ces personnes, alors même
que pendant une dizaine d’années les médias (et probablement le
Figaro aussi) ont affirmé que les membres de l’Ordre du Temple
Solaire s’étaient suicidés et que la Justice a clos le procès de
l’OTS par un non lieu.
L’affaire Lé Dinh
est également évoquée. La journaliste précise que R. Lé Dinh a fait
appel, mais les propos tenus ne laissent aucun doute sur la
culpabilité finale de cet homme. Il est vrai qu’un vulgaire gourou de
secte ne peut pas bénéficier des précautions oratoires qui ont
entouré la personne de Dominique Strauss-Kahn, à juste titre, au
sujet de sa présomption d’innocence (Robert Lé Dinh a été laminé par
la presse avant le verdict du procès en première instance) et il est
clair que si DSK est déclaré coupable et fait appel (dans la mesure
où cette possibilité lui est offerte), beaucoup dans la presse
sauront rappeler qu’avant sa condamnation définitive, il n’est pas
coupable. En fin d’article,
Angélique Négroni cite Georges Fenech, sans percevoir le double
langage du haut fonctionnaire : « Il
ne s'agit évidemment pas de créer une psychose, mais nous sommes dans
notre rôle en sensibilisant les pouvoirs publics à d'éventuels
dangers et en proposant des mesures de prévention ».
10-
Les Inrockuptibles
L’article de Laure Adolphe
est plus équilibré que la plupart de ceux que nous avons consultés.
Néanmoins, quelle
impulsion a poussé le concepteur de la page à insérer une image
illustrative extraite du film Eyes Wide Shut, une scène où Tom Cruise
est introduit dans une société secrète, sans aucun lien avec le
contenu du rapport de la MIVILUDES, si ce n’est dans le but d’établir
une association, consciente ou pas, entre les sectes et l’attrait
pour une certaine forme de luxure évoquée dans le film de Stanley
Kubrick ?
300 pages de
rapport sont résumées en 10 lignes. Ce type d’exercice, sans prise de
recul et sans réflexion de fond sur la politique antisectes française
à laquelle il pourrait être fait référence, est forcément une
impasse. La journaliste présente ce qu’elle appelle la réponse des « sectes
apocalyptiques face aux accusations présentes dans le rapport »
et cite pêle-mêle : les Témoins de Jéhovah, la Scientologie (qui n’a
rien à voir avec l’apocalypse), le CICNS (qui n’est pas un groupe
spirituel mais une association d’information). Cet article, malgré
sa recherche d’équilibre louable, illustre l’inculture médiatique
généralisée sur la question des « sectes » qui est pourtant un
marronnier médiatique.
11-
La Croix Sur le thème des
dérives sectaires, le journal La Croix adopte en général une position
plus mesurée que celle du discours dominant. Cette réflexion critique
semble avoir disparu pour le
compte rendu de cette mouture
2010 du rapport de la MIVILUDES, hormis une timide référence au
sociologue Jean-François Meyer : « Selon
lui, on ne peut exclure qu’avec 2012 « un ou deux groupuscules
dérivent », mais « beaucoup de prédictions évoquent avant tout un
processus de renouveau, ce qui relativise les inquiétudes ». »
12-
Le JDD
L’article du JDD commence
ainsi : « Mercredi, la
MIVILUDES, la Mission interministérielle de lutte contre les sectes,
a publié son rapport annuel ». Comme dans le cas du Figaro, il
est à la fois réconfortant et interpellant de constater que le JDD
voit en la MIVILUDES une mission de lutte contre les sectes. Car
c’est effectivement de cela qu’il s’agit. Mais si l’hypocrisie est
dénoncée (sectes versus dérives sectaires), il n’en reste pas moins
qu’un journaliste incapable de vérifier la signification du sigle de
la MIVILUDES a probablement lu son rapport de façon superficielle,
sans parler de la façon dont ce journaliste peut évaluer l’action de
la MIVILUDES de façon générale. De deux choses l’une, soit le sujet
n’a aucun intérêt pour la rédaction et pourquoi alors ne pas décider
de ne point en parler (ou alors simplement de manière laconique en
mentionnant un lien vers le site de la MIVILUDES) ? ; soit le sujet a
un intérêt pour la rédaction et il faut le travailler un peu plus.
13-
L’Express En guise
d’évaluation du rapport de la
MIVILUDES, L’Express choisit d’interroger Charline Delporte
présidente de l’ADFI Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Sachant que
l'UNADFI, en la personne de sa présidente Catherine Picard, siège au
Conseil d’Orientation de la MIVILUDES, c’est un peu comme si un
journal allait interroger Christophe Barbier pour savoir ce qu’il
pense de la ligne éditoriale de l’Express. Comme, par ailleurs,
Charline Delporte n’est pas tenue à un devoir de réserve hypocrite,
elle se lâche sans vergogne : « Nous
souhaitons que soit mise en place une campagne nationale contre les
dérives sectaires au même titre que d'autres dépendances telles que
l'alcool, les drogues ou le tabac ».
14-
Le Point
Le Point reprend les éléments
du rapport de la MIVILUDES sur l’aspect « santé », sans analyse
critique, ni des éléments présentés dans le rapport, ni de l’action
de la MIVILUDES dans son ensemble. Néanmoins, un paragraphe intitulé
« se sentir acteur de son traitement » présente les bénéfices de
médecines alternatives/complémentaires, citant le Dr Etienne Brain :
« En Europe, on a encore
beaucoup de mal à rentrer dans cette démarche. Les médecins ne
doivent pas être catégoriquement fermés à ces médecines
complémentaires car c'est le meilleur moyen de laisser les malades
s'y engouffrer de manière désordonnée ». La journaliste Chloé
Durand-Parenti aurait pu nuancer les propos du Dr Etienne Brain qui
semble généraliser un peu vite à l’Europe une attitude d’ostracisme
très française vis-à-vis des thérapies alternatives (la Suisse les a
déjà intégrées à la
Faculté de médecine).
15-
Libération, Nouvel Observateur
Libération et
Le Nouvel Observateur (ce
dernier magazine a écrit plusieurs articles équivalents sur le sujet)
citent, entre autres, une dépêche AFP. Comme nous l’avons fait
remarquer au sujet du Monde, une dépêche apparemment neutre sur le
contenu du rapport de la MIVILUDES, dans un contexte où tout
contradictoire a été supprimé, n’est plus neutre, elle valide la
pensée dominante.
16-
Paris Match
Paris Match traite le sujet à
l’instar des autres médias, sans aucune mise en perspective : « Le
rapport annuel de la MIVILUDES, rendu public ce mercredi, met en
garde contre les «pseudo-thérapeutes » et leurs méthodes miracles
censées guérir les cancers et autres maladies incurables ». Si
ces maladies sont incurables, quel besoin impératif y aurait-il à
rester dans le giron de la médecine conventionnelle qui ne répond
plus aux demandes de patients de plus en plus nombreux ? Cette
écriture réflexe illustre le manque d’approfondissement des questions
évoquées.
17-
Ouest France « Sectes.
Le jus de citron ne guérit pas le cancer et 2012 n'est pas la fin du
monde ». Un
article sans surprise. Il est
probable que le « jus de citron » a connu son heure de gloire avec la
sortie du rapport 2010 de la MIVILUDES. La répétition compulsive des
mêmes expressions et slogans, dont Georges Fenech sait très bien
faire usage, participe au naufrage de la réflexion sur la question
des minorités spirituelles, thérapeutiques et éducatives.
18-
La Dépêche La Dépêche commente
la sortie du rapport en consacrant un
article complet à l'affaire
R. Lé Dinh (probablement parce qu'il est de la région). Un autre
article contient une
interview de G. Fenech qui connait bien le pitch de son rapport.
19-
AFP L’AFP nous a
contactés pour avoir notre point de vue sur le rapport de la
MIVILUDES et a diffusé un
nouvel article mentionnant
notre avis (tout en faisant une faute sur le sigle de notre
association : CNIS au lieu de CICNS). Cet article et nos commentaires
ont ensuite été repris par un certain nombre de journaux :
Nouvel Obs,
La Dépêche,
L’Indépendant,
Midi Libre,
Ouest France,
Dernières Nouvelles d’Alsace,
ActuOrange,
Tribune de Genève. Comme nous l’avons
précisé en introduction, si la prise en compte de notre voix est un
progrès, la réflexion journalistique ne peut s’arrêter là. La façon
dont les dépêches AFP sont copiées-collées illustrent d’ailleurs le
mimétisme journalistique. Annexe – Extraits du rapport 2010 de la MIVILUDES concernant l'action dans les autres pays européens Ces extraits
démontrent que la France est le seul pays à opter pour une lutte
contre les sectes institutionnalisée. Les médias seraient bien
inspirés d’observer nos voisins pour analyser la situation française. Suisse
« En Suisse, où les questions religieuses relèvent avant tout de la
compétence cantonale, les autorités fédérales ne se préoccupent guère
des dérives sectaires. Le Centre
intercantonal d’information sur les croyances (CIC) – qui est, en
Suisse, la seule institution en mesure d’apporter des éléments
d’information sur une menace potentielle de dérive sectaire – fait
preuve de la plus grande sérénité à ce sujet. (…) Les autorités
cantonales genevoises, vaudoises, valaisannes et tessinoises n’ont
pas rédigé de rapport sur les messages apocalyptiques favorisant les
phénomènes d’emprise mentale ». Espagne « Bien qu’il n’y
ait pas en Espagne d’importants phénomènes d’emprise mentale liée à
des messages apocalyptiques, il existe un groupe organisé qui
s’active dans ce domaine : El grupo de supervivencia de España
2012 ». Pays-Bas
« Les services de l’État avouent l’absence de prise en compte
officielle de ce phénomène. Historiquement, la réglementation
néerlandaise n’a jamais encadré le phénomène sectaire. Le droit pénal
local ne peut encadrer que de façon très marginale les déviances qui
pourraient y être liées. Une jurisprudence très maigre témoigne de ce
manque d’intérêt des pouvoirs publics. En corollaire, ni les services
de police du KLPD (Corps national de police criminelle), ni les
services de renseignement (AIVD) n’ont mené une quelconque étude
d’impact sur le « phénomène 2012 ». (…) En conclusion,
si des incidents ou des troubles à l’ordre public sont toujours
possibles, ils s’inscriraient aux Pays-Bas, selon les autorités
locales consultées, dans des démarches davantage individuelles que
collectives ». Belgique « La Belgique ne
connaît pas de développement sensible des mouvements millénaristes,
mais reste vigilante à leur encontre. Les activités du «
Centre d’information et d’avis sur les organisations sectaires
nuisibles » (CIAOSN)
sont largement déterminées par les sollicitations du public qui a
recours à lui. Particuliers et associations saisissent le Centre en
fonction des problèmes rencontrés, qui sur le long terme conservent,
aux yeux de son président, des caractéristiques largement similaires.
Dans ce contexte, le Centre n’a pas relevé de montée sensible du
phénomène millénariste ». Allemagne « Aucune autre
mesure ou initiative n’est prévue dans le cadre de la prévention «
apocalypse » car, bien
que ce sujet mérite toute l’attention des autorités, elles
n’envisagent pas d’instaurer un
« groupe
de travail » spécifique en l’absence d’éléments de danger concrets ». Italie « En Italie, la
menace d’actions d’envergure de la part de groupes ou d’idéologie
active de type apocalyptique ne semble pas constituer un risque
effectif, au vu des bases de données actuelles, même si l’attente de
la date prophétique de 2012, accompagnée de peurs
pseudo-scientifiques relatives à l’arrivée de catastrophes imminentes
planétaires, sont
présentes dans ces milieux ». Norvège « Il n’y a pas de
messages de type apocalyptique véhiculés actuellement en Norvège à
l’approche de l’année 2012 ». Finlande « Si les médias, en
Finlande, se sont bien fait l’écho des différentes « prédictions »
autour de l’année 2012, celles-ci ne semblent pas avoir soulevé un
intérêt particulier dans la population ». Danemark « L’ambassade de
France au Danemark indique que le recensement des mouvements de
nature « millénariste
» ou « apocalyptique » susceptibles d’être à l’origine d’une emprise
mentale sur les personnes n’a abouti à aucun résultat dans ce pays,
qui observe à l’égard des « mouvements spirituels » une très grande
tolérance ». Suède « De même, aucun
groupe de nature millénariste n’a été recensé en Suède. Ce pays fait
traditionnellement preuve d’une très grande tolérance à l’égard des «
mouvements spirituels ». Les autorités
procèdent à leur surveillance uniquement dans le cas où des
infractions pénales pourraient y être commises ». Portugal « Au Portugal, le
ministère de l’Intérieur, sollicité par l’ambassade, a indiqué –
après consultation des différentes forces de sécurité – qu’il
n’existe aucune information, aucun événement, aucune plainte en
relation avec le phénomène des messages apocalyptiques ». Pologne « En Pologne, en
l’absence de structures publiques, seule l’Église polonaise tente
d’assurer un suivi des messages millénaristes ». Russie
« En Russie plus qu’ailleurs, l’idée apocalyptique occupe une place
à part dans
l’histoire. Diffuse dans la pensée et dans l’inconscient russes,
cette idée va bien au-delà de mouvances
à caractère
sectaire dont elle n’est pas le monopole. Sa prégnance historique
explique sans doute que l’approche de l’année 2012 ne cristallise pas
autant qu’aux Etats-Unis ou en Europe occidentale les peurs
irrationnelles ».
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