La Chine:
L'exemple extrême d'une campagne gouvernementale de destruction des minorités spirituelles.
A
l’heure où Jacques Chirac joue les VRP de
Une étude du CICNS
Répression
du peuple tibétain Environ 2500 Tibétains fuient chaque année le Tibet pour l’Inde, selon les ONG. Approximativement un quart des réfugiés qui s’échappent avec succès du Tibet sont des moines et des nonnes qui fuient en raison de la répression chinoise.
Les
réfugiés tibétains traversant le col de Nangpa-la, à 5700m d’altitude
entre le Tibet et le Népal
Le
groupe d’études de l’Assemblée nationale sur le Tibet a publié le 17
octobre un communiqué affirmant que « Le 30 septembre dernier, Kelsang
Namdrol, une jeune nonne tibétaine âgée de 17 ans, a été abattue par les
gardes frontières chinois qui ont ouvert le feu sur un groupe d’environ
soixante-dix personnes qui tentaient de passer du Tibet au Népal »
pour rejoindre le Dalaï Lama à Daramsala, en Inde. (AFP,
19 oct. 06) Selon
un correspondant de Phayul.com (…) les Tibétains voyageant avec la religieuse
ne purent transporter son corps, transpercé par des balles, car ils craignaient
d’être arrêtés avant d’entrer en territoire népalais. Un jeune homme
(…) âgé de vingt ans (…) a été frappé par les balles à la jambe, il ne
put s’échapper, pas plus que trente autres Tibétains dont quatorze enfants
mineurs qui furent arrêtés par des soldats chinois portant camouflage et
casquette de fourrure. L’incident a eu lieu au col de Nangpa-La à
Le
30 septembre
« Les soldats sont arrivés, ils ont commencé leur fusillade et nous avons couru, il était environ 8 heures du matin, il y avait quinze petits enfants de huit à dix ans, un seul a pu s’échapper et les autres ont été arrêtés. J’ai couru pour sauver ma vie en pensant au Dalaï Lama. Les soldats ont tiré pendant environ quinze minutes, il y avait cinq soldats, trois nous chassaient et deux tenaient ceux qui ont été arrêtés, les soldats criaient, probablement pour nous avertir, mais je ne les ai pas entendus car j’étais terrifié, j’ai entendu juste les coups de fusil près de mes oreilles, j’étais si triste que beaucoup soient arrêtés. J’ai payé 4500 yuans le guide, je ne sais pas exactement combien de personnes ont été tuées, tant nous étions affolés. J’ai vu que des alpinistes occidentaux ont pris des photos, il y avait deux hommes et une femme. » (Un des rescapés, un moine du Comté de Gyamda).
Il
aura fallu une dizaine de jours pour qu'après avoir déclaré ne rien savoir, Pékin
trouve la parade : ses garde-frontières ont dû « faire face (…)
à une tentative d'émigration clandestine » et ont tiré « en
auto-défense pour répondre à l'attaque des fuyards », affirmait le 12
octobre l'agence Chine nouvelle, porte-parole officiel de Une
vidéo tournée par un caméraman qui suivait une cordée d’alpinistes montre
le contraire.
La
vidéo de cette agression à la frontière tibétaine est encore
disponible (elle a été retirée du site EuroNews).
« Voilà ce que nous subissons depuis plus de 50 ans », a pour sa part déploré le Dalaï-Lama, visiblement attristé par la nouvelle. Entre 1950 et 1980, plus de 1 million de Tibétains sont morts dans ces conditions, a tenu à rappeler le chef spirituel, en déplacement à Rome. (lepetitjournal.com).
Lionel
Luca (UMP), président du groupe d’études sur le Tibet à l’Assemblée
Nationale, a demandé à Jacques Chirac d’intervenir auprès des autorités
chinoises, lors de sa visite en Chine du 25 au 28 octobre. « (…) Vous
sachant attaché aux droits de l’Homme, je serais heureux que vous
intervinssiez auprès des autorités chinoises pour condamner une lâche
agression qui ne peut que troubler tous les démocrates ». (AFP,
19 oct. 06) L'association
Reporters sans Frontières a également demandé à Jacques Chirac de s'exprimer
sur la question des droits de l'homme, jugeant dans un communiqué qu' « il
serait choquant » que celui-ci reste « muet sur la situation de la
liberté d'expression » durant sa visite. De
quoi étaient-ils coupables ? Pourquoi s’en prendre à des enfants innocents ?
Pourquoi autant d’acharnement sur un peuple si durement éprouvé ?
Plusieurs
avocats spécialistes des droits de l’homme ont récemment été condamnés à
la prison ou assignés à domicile, dont Gao Zhisheng, surnommé « la
conscience de Le
7 septembre 2006 le Parlement Européen a passé à l’unanimité une résolution
pour un rapport des relations UE-Chine, appelant le régime chinois à libérer
le pratiquant de Falun Gong Bu Dongwei, l’avocat Gao Zhisheng et d’autres défenseurs
des droits de l’homme.
Edward
McMillan-Scott, vice-président du Parlement européen, écrivait dans un récent
communiqué : « Gao Zhisheng est un militant courageux qui mérite le
respect du monde entier pour la position qu’il a prise en se portant à la défense
des victimes innocentes du régime», dit-il. «Cette arrestation colle un gros
point d’interrogation sur les olympiques de Pékin », écrivait, dans un
récent communiqué. M.
McMillan-Scott a aussi publié une déclaration jointe avec des membres du
conseil législatif de Hong Kong demandant aux avocats du monde entier de
protester auprès des ambassades et Consulats chinois de leur localité
concernant la récente arrestation secrète et la torture du célèbre avocat
des droits de l’homme Gao Zhisheng et de demander aux autorités chinoises sa
libération immédiate. (Epoch Times
International) Trafic
lucratif d’organes prélevés sur des membres du Falun Gong Selon
un rapport présenté devant le Congrès américain le 29 septembre dernier,
« jusqu’à 41 500 personnes en santé qui pratiquent le Falun Gong sont
devenues des victimes de la transplantation d’organes et ont été tuées
entre 2002 et 2005. » Le rapport a décrit les politiques dures, qui
peuvent même être qualifiées de génocide, envers le Falun Gong. Le
rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, Manfred Novak, a découvert
que près des deux tiers (66 %) des victimes de torture et de mauvais
traitements dans les prisons chinoises étaient des gens pratiquant le Falun
Gong. » «Le programme systématique d’éradication idéologique du
Falun Gong a coïncidé avec une augmentation inexplicable des transplantations
d’organes et du tourisme international axé sur la greffe d’organes en Chine»,
explique le Dr Allison. (Mardi 10 octobre
2006 - Gary Feuerberg
Sur
son site, le Parti communiste chinois laisse entendre qu’il s’agit d’une
mise en scène montée par le Falun Gong « pour se sortir d’une position
maladroite après avoir menti sur le « camp de concentration de Sujiatun ».
Il affirme que le but de telles allégations est de « souiller l’image
de la Chine
». « Nous espérons que le peuple canadien ne sera pas berné par
cette supercherie du Falun Gong et que plus de gens prendront conscience que le
« Falun Gong » est une secte démoniaque. » Selon
David Kilgour, ancien ministre libéral et co-auteur d’un rapport de près de
80 pages sur le trafic d’organes des pratiquants de Falun Gong en Chine, publié
le 6 juillet 2006, cette affirmation est démentie par le fait que le site
Internet du China International Transplantation Network Assistance Center
affichait une liste de prix d’organes à transplanter. Cette liste y est parue
jusqu’en avril 2006, quelques semaines après que les premiers témoins aient
révélé l’histoire du camp de concentration de Sujiatun. Le rapport
Kilgour-Mattas indique même comment avoir accès à la tarification
d’organes. « Appeler
le Falun Gong une « secte démoniaque » illustre la calomnie qui
accable le Falun Gong. C'est ce genre de diffamation qui, en Chine, dépersonnalise
et déshumanise le Falun Gong et rend possible la violation des droits
fondamentaux des pratiquants », soutient Kilgour.
M.
Kilgour affirme que de source sûre, près de 85 % des organes greffés dans les
hôpitaux de Tianjin sont destinés à des gens vivant à l’extérieur de la
Chine.
« Plusieurs de ces patients espèrent
probablement obtenir l’organe d’une personne reconnue coupable de meurtre
ou un violeur… (…) En réalité, il est probable que l’organe provient
d’un jeune prisonnier adepte du Falun Gong, dont le crime a été de croire
en « vérité, compassion et tolérance. » ( Dana
Rohrabacher, membre du Congrès des États-Unis, déclare : « Ce
que nous avons entendu aujourd’hui est un crime monstrueux qui se passe dans
le monde. C’est un nouveau niveau de perversité. Et maintenant, il nous
appartient de faire pression sur le gouvernement chinois pour arrêter cela.
Nous ne pouvons pas rester silencieux. Nous ne devrions pas ignorer cela en
raison d’intérêts commerciaux avec ce régime totalitaire. »(…)
« C'est horrible et enfreint le standard moral de quasi chaque pays que je
connais. Il est temps que le monde civilisé dise « non » aux
monstres qui déchirent le peuple en Chine. »
Rohrabacher
a appelé à une enquête et à ce que la vérité soit révélée aux gens du
monde entier. « Nous, en tant que législateurs, hommes d'État et Américains,
nous ne devons pas devenir complices de ces crimes en restant silencieux.
L'histoire ne se soucie pas du fait que nous signons ou non un autre accord
commercial ou que nous aidions ou non à vendre un autre Boeing 747, mais
l'histoire nous jugera si nous choisissons de tourner la tête lorsque nous
sommes confrontés à une douleur humaine véritablement indescriptible à une
telle échelle. » (…) « Il est de notre responsabilité que notre
Président exprime le souhait fervent de l’Amérique d'une enquête
approfondie sur ces allégations et exige une explication du dirigeant chinois
Hu Jintao lors de sa prochaine visite et un accord pour qu'une enquête d'un
parti tiers se déroule sur les lieux même. Je pense vous serez d’accord que
c’est le moins que l’on puisse faire. » M. Rohrabacher croit que
finalement les Américains parviendront à comprendre ce qui se passe en Chine
et qu’il y aura une répercussion contre les dirigeants communistes chinois de
la part des États-Unis. « Espérons que nous offrirons alors beaucoup
plus qu’un soutien à ces gens comme le Falun Gong en Chine qui ne demandent
qu’à vivre leur vie dans la liberté. »
Le
tout dernier rapport d'Amnesty International, pour ne citer que lui, fait état
d'arrestations, de brutalités policières, de décès en détention, de camps
de rééducation, à l'encontre des membres de la « secte »
Falungong. Pendant
la visite de M. McMillan-Scott, vice-président du Parlement européen, à
Hong-Kong, le parti au pouvoir en Australie et le plus grand parti de
l’opposition sont arrivés à un accord pour qu’il y ait une enquête
internationale indépendante sur les prélèvements d’organes de pratiquants
du Falun Gong vivants. Le 4 septembre le Parti démocrate Chrétien, le Parti
ultra gauche et le Parti de l’Environnement suédois ont publié une déclaration
jointe : « Le PCC doit arrêter de voler des organes » et
engage le gouvernement suédois à prendre des mesures avec d’autres pays de
l’Union Européenne, le Conseil d’Europe et les NU pour forcer le PCC à
permettre immédiatement une enquête sur les pratiquants du Falun Gong et tous
les autres prisonniers de conscience se trouvant dans les prisons, camps de
travail, centres de détention, hôpitaux et hôpitaux psychiatriques.
Le
mythe du suicide collectif de Tiananmen en 2000
Le
23 janvier 2000, des menaces ont été proférées à l'encontre des médias étrangers
qui ont enquêté sur l'immolation des adeptes supposés de Falun Gong sur la
place Tiananmen. Des journaux officiels avaient accusé la chaîne américaine
CNN et des agences Associated Press et Agence France-Presse d'avoir encouragé
l'immolation et les avaient menacées de poursuites judiciaires pour « homicide ».
Un responsable de CNN a confirmé qu'une de ses équipes avait été interpellée,
ce jour-là, aux abords de la place Tiananmen et que leurs cassettes vidéo
avaient été confisquées par la police. Pourtant,
à l’instar des massacres de l’Ordre du Temple Solaire aujourd’hui
en appel à Grenoble, les meurtres-suicides de Tiananmen sont loin d’être élucidés :
des analystes ont découvert de nombreuses inconsistances dans la version
officielle, constatant par exemple que les policiers étaient sur place avec 25
extincteurs dans l'espace de quelques secondes après l'immolation de la première
victime. La police ne transporte habituellement pas d'extincteurs et les
dispositifs le plus près pour combattre les incendies étaient à plus de 20
minutes aller-retour de la scène. Et les médias occidentaux étaient sur
place, en première ligne, dès le début des incidents, ce qui a permis de
diffuser l’information. Aussi, un rescapé a témoigné devant la télévision
un an plus tard, disant qu’il avait été forcé par le Falun Gong. Mais les
analystes ont pu prouvé que la personne qui témoignait en 2001 n’était pas
la même que celle qui s’était immolée un an plus tôt. Cette
photo, prise des images de la télévision d'État chinoise (CCTV), révèle que
contrairement aux affirmations du régime communiste chinois, Liu Chunling n'est
pas morte brûlée, mais bien d'un coup porté à sa tête avec un objet dur. Le
reste de la séquence démontre que le coup a été porté par un homme revêtant
un habit militaire.
Bien
qu’il soit permis de mettre en doute la version officielle des événements de
2000 sur la place Tiananmen, toute la thèse du « fléau social »
que représenterait le Falun Gong pour les autorités chinoises, et toute la
persécution qui a suivi, reposent sur ces immolations supposées prouver la
dangerosité de « la secte démoniaque ». Répression
de la liberté d’expression En
2001, Gu Linna, adepte de Falungong, a été condamnée à quatre ans de prison
pour avoir fourni des informations à des journalistes étrangers sur
l'internement psychiatrique forcé de centaines d'adeptes. Cette ancienne présentatrice
de la chaîne de télévision de la province du Hebei avait également participé
à l'organisation de conférences de presse pour les journalistes étrangers. (Clear
Harmony) Robert
Ménard, secrétaire général de Reporters Sans Frontières soulignait alors :
« « En
2004, avec 60 cyberdissidents emprisonnés, des centaines de
milliers de sites Internet filtrés et une surveillance implacable des
courriers électroniques, « Le
rédacteur en chef d'un journal de la province du Zhejiang (Est de « Depuis
l’attribution, en juillet 2001, des JO 2008 à Pékin, la répression contre
les mouvements dissidents et les minorités ethniques ou religieuses n’a
jamais cessée. Malgré certaines objections tardives du Comité Olympique
International, les autorités chinoises harcèlent ceux qui pourraient être
tentés de gâcher la « fête ». C’est pourquoi Reporters sans
frontières continue à appeler au boycott des JO de 2008. » (RSF)
" S’il
est « fondé de s'interroger sur l'opportunité de retenir la ville de Pékin
pour les Jeux olympiques 2008 », « malheureusement, Paris n'a
pas plus intérêt que Pékin à ce que le débat s'oriente dans la direction
des droits de l’homme, et ceci pour deux raisons : d'une part, la stratégie
adoptée par Pékin pour protéger son image internationale (en
calquant son action sur celle de « Aujourd’hui,
La
prise en considération de la situation des droits de l’homme en Chine ne
semble d’ailleurs pas être une priorité pour Jacques Chirac. Un membre de la
délégation française qui l’accompagnait dans son voyage en Chine a précisé
qu’au terme de ces trois jours pendant lesquels le chef de l’État a réussi
à décrocher quelques contrats industriels, « la situation générale des
droits de l'homme a été évoquée lors du dîner de jeudi soir entre Hu
et Chirac et une liste de noms de cas particuliers a été remise aux autorités
chinoises ». Le
respect des libertés fondamentales de l’être humain ne semble pas peser
lourd dans la balance commerciale entre la Chine
et
Lire également nos autres articles : "La répression au Tibet" et "Falun Gong"
Sources : Pour visionner la scène de l'assassinat présumé de Liu Chunling et au sujet de la répression de la manifestation de Tiananmen : http://www.falsefire.com/index1.htm http://french.epochtimes.com/news/6-1-28/3433.html http://www.faluninfo.net/mediacontrol/IED_UN_Statement.htm
Autres sources :
http://www.savetibet.org/news/newsitem.php?id=1040 (images du massacre de tibétains au Nangpa Pass en octobre 2006)
http://www.phayul.com
(photo de Deckyi paljom)
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