Rapport 2009 : Les chiffres de l'enquête internationale sur un supposé « phénomène sectaire » révèlent la vacuité de l'action de la MIVILUDES.Par l'équipe du CICNS (avril 2010)
Dans son dernier rapport 2009, Nous pouvons
confronter la synthèse de I- La synthèse
de
« Une
majorité des pays étudiés sont confrontés aux dérives à caractère
sectaire concernant les
enfants : déplacements
illicites
d’enfants, confits
parentaux, rupture
avec l’entourage familial, amical et social, risques liés à certaines
pratiques telles que le rejet des soins médicaux ou pharmaceutiques,
ou restrictions de la durée du sommeil ou de l’alimentation, ou
encore refus de l’accès à l’éducation et aux jeux »
« Les
dérives à
caractère sectaire
concernant les enfants,
notamment les
déplacements illicites
d’enfants et les confits
parentaux sur l’implication des enfants dans certains mouvements ou
pratiques, inquiètent
les autorités chargées de protéger
leurs populations
les plus fragiles. Des structures publiques d’aide à ces victimes sont souvent mises en
place (…) Les États qui
ont choisi de ne pas légiférer sur ce sujet – pour des raisons liées
à leur histoire encouragent
et
subventionnent
souvent les
associations privées
qui assurent cette
assistance (…) L’ensemble
des États
démocratiques
dresse le constat de
la difficulté de
la protection des mineurs
victimes de dérives
sectaires et la nécessité d’assurer des structures adéquates » Nous avons, pays par
pays, questionné les données fournies pour évaluer la pertinence des
conclusions de 1- Est-ce que les
autorités locales en charge de la protection de l’enfance se disent
inquiétées par les dérives sectaires ? 2- Existe-t-il des
structures publiques d’aide à des victimes de dérives sectaires ? 3- Est-ce que l’État
subventionne des associations d’assistance aux victimes de dérives
sectaires ? 4- Est-ce que l’État
« dresse
le constat de
la
difficulté de
la
protection des mineurs
victimes de dérives
sectaires » 5- Est-ce que des
données fiables (statistiques d’organismes officiels) ou de
simples affirmations de la part des autorités locales attestent d’un
problème significatif de « déplacements
illicites
d’enfants,
conflits
parentaux,
rupture
avec l’entourage familial, amical et social, risques liés à certaines
pratiques telles que le rejet des soins médicaux ou pharmaceutiques,
ou restrictions de la durée du sommeil ou de l’alimentation, ou
encore refus de l’accès à l’éducation et aux jeux »
en lien avec
l’appartenance aux minorités ou l’adhésion aux pratiques, dénoncées par Les 5 questions posées pour les 57 pays ont
donné 274 Non et 11 Oui, soit 96 % de Non.
A noter, en Belgique
: Le CIAOSN reçoit 10 à 20 plaintes par an de la part de particuliers
concernant des conflits parentaux ou familiaux qui représentent 25 %
des signalements. Cela donne une idée du peu d’importance du
phénomène dans ce pays qui est le plus proche de La plupart des
« Non » viennent d’affirmations sans ambiguïté du rapport. Exemples : Question 1 :
Est-ce que les autorités locales en charge de la protection
de l’enfance se disent inquiétées par les dérives sectaires ? - « En
Argentine,
le phénomène
sectaire et
ses dérives
concernant les
jeunes ne retiennent l’attention ni des forces de sécurité ni des
médias. » - « Les services de l'État interrogés par -
« Question 2-
Existe-t-il des structures publiques d’aide à des victimes de dérives sectaires ? - « Il
n’y a, en Uruguay, aucun organisme public de vigilance et de
lutte contre les
dérives sectaires. Seule
existe – depuis 2000 – une association privée qui se consacre à l’«
étude et l’évaluation des sectes et des nouveaux mouvements
religieux… » -
« Certains (NDR parmi les
antisectes locaux) considèrent
qu’il conviendrait d’envisager la possibilité de créer des
associations de victimes de dérives sectaires, à l’image de ce qui
existe en France » (Slovaquie) Question 5 sur l’existence avérée de délits commis
en lien avec l’appartenance aux
minorités ou l’adhésion
aux pratiques dénoncées par -
« La principale association
nationale portugaise
d’aide aux victimes, « APAV
» (Apoio a vitima), ne
déplore aucun cas de victime de groupe à caractère sectaire ni de
dérives à caractère sectaire concernant les enfants »
-« Aucune réglementation
spécifique
concernant les mouvements
à caractère
sectaire » « Les tribunaux reçoivent en fait
très peu de plaintes
liées à des mouvements à caractère sectaire… » - « (…)
Peu
d’informations disponibles concernant l’engagement d’enfants dans des
mouvements à caractère sectaire… » - « Aucune
information en
matière de
déplacements
illicites d’enfants ou de
confits parentaux concernant le placement d’enfants dans des
organisations à caractère sectaire n’est disponible
au Canada… »
- « Sur le plan des enlèvements d’enfants (child
abduction), les organismes chargés
de recenser
les informations
pouvant conduire
à la
découverte des
disparus ignorent le facteur sectaire. Ils
ne font pas état des risques
particuliers liés à
la fréquentation d’un
mouvement à risques »
(Etats-Unis). -
En
Roumanie, l’Autorité
nationale de protection des droits de l’enfant (ANPDC), a effectué
une enquête auprès des Directions générales d’assistance sociale et
de protection de l’enfant. Elle a révélé
qu’aucune saisine pour
disparition d’enfant dans le cadre d’organisations à caractère
sectaire ou en raison d’un confit parental
lié à un placement dans ce
type d’organisation, n’avait été effectuée auprès de ces
institutions. -« Au
Pérou, l’ambassade n’a pas
connaissance de menaces de dérives sectaires sur des mineurs.
Toutefois, de jeunes adultes peuvent être victimes de ces dérives. Un
seul cas de disparition – non élucidé – d’un jeune Français majeur… » En cas de doute,
nous avons consulté le rapport 2008 de Au vu de la tendance
évidente des auteurs du rapport à grossir le moindre fait étayant
leurs thèses, l’absence de mention de subventions attribuées à des
associations antisectes, ou de statistiques de « délinquance
sectaire » signifie que rien n’avait été rapporté en ce sens à Quand enfin, nos
investigations ne nous ont pas permis de trancher, nous avons coché
« Oui ». Des investigations plus poussée pourraient donc probablement
réduire leur nombre. III- Feuilleté et enrobage : la composition
de texte selon Une lecture
partielle, ou un survol rapide du texte de Enrobage : les
(fausses) conclusions (données au début du rapport !) et en gras
(comme une invite
à s’épargner la fastidieuse lecture des pages qui suivent et
qui contredisent cette conclusion) cherchent à influencer le
lecteur, à lui dire ce qu'il faut penser. Le feuilleté : le
terme sectaire apparaît 185 fois combiné à des notions divergentes
sur des sujets sans rapport avec l’objet de Par exemple, un
passage sur l’Ukraine évoque des enlèvements d’enfants, des trafics
d’êtres humains et d’organes sans rapport avec des minorités
spirituelles ou thérapeutiques. Il faut savoir que le Ministère de
l’Intérieur Ukrainien n’a pas daigné répondre à l’ambassade française
et lui a conseillé de se renseigner sur Internet au sujet
d’éventuelles « dérives sectaires ». Le paragraphe sur Une large évocation
du drame de Jonestown (en 1978) est faite en passant au Guyana, qui
semble depuis ne plus avoir connu de « dérive sectaire ».
Waco est
bien entendu cité au sujet des Etats-Unis, mais dans une version
jamais entendue de la part d’un organe antisectes français selon
laquelle les ATF (United States Bureau of Alcohol, Tobacco and
Firearms) et le FBI sont les principaux responsables du massacre
qu’ils avaient eux-mêmes tenté de faire passer pour un suicide
collectif. Nous pourrions, à
ce stade de la lecture espérer un mea-culpa des antisectes français
d’avoir brandi ce drame pour cautionner la peur des minorités
spirituelles. L’espoir n’aura duré que quelques lignes. En effet,
après avoir décrit le fiasco de la police texane, retirant 468
enfants supposément en danger d’une communauté fondamentaliste
chrétienne, pour devoir les restituer ensuite sur ordre du juge sans
aucune inculpation, IV- L’incompatibilité de la « lutte
contre les dérives sectaire » avec le respect des libertés
individuelles. Les auteurs du
rapport soulignent à plusieurs reprises, en guise d’explication au
laxisme dont bénéficieraient les « sectes » à l’étranger, de
supposées différences constitutionnelles : « Aux États-Unis, le Premier Amendement de
la Constitution américaine et la jurisprudence développée par « «En Estonie, les autorités en charge de
la protection des mineurs ont tenu à
indiquer que
l’Estonie est un pays où
la libre pratique d’un
culte ou d’une religion est garantie par
Il est consternant
de voir un organe du gouvernement français souligner comme une
faiblesse, ou une incongruité l’application stricte de la Déclaration
universelle des droits de l’homme. V – L’art de produire de la fumée sans feu. « Oui,
mais quand même », pourrait-on dire à la lecture du rapport, des
dérives imputables auxdites sectes, y sont bien mentionnées ! Un grand nombre des
cas évoqués, ne sont que rumeurs ou suspicions et proviennent de
sources pour le moins contestables :
« Un courant occultiste, actif notamment à
Novossibirsk et à Riazan, fait
l’objet de lourds soupçons de pratiques sexuelles impliquant des
mineurs » « (…) Tel le cas d’un enfant de 11 ans qui,
à Omsk en juin dernier, aurait
tenté de se suicider après avoir subi les enseignements
scientologues » « L’actualité
atteste de risques réels de dérives sectaires » « Toutefois,
la
rumeur attribue
à certaines
franges extrêmes des praticiens de
l’« Obeah » qui
s’apparente au
« Vaudou » ,
quelques
disparitions d’enfants… » Sur 39 pages, et
pour 57 pays, nous n’avons recensés que
4 cas ayant fait l’objet de condamnations, et mettant en jeu des
croyances ou rituels. Aucun des pays dans lesquels sont survenus ces
fait-divers, pourtant particulièrement choquants, n’a jugé nécessaire
la mise en place de mesures de surveillance des minorités
spirituelles ou d’une législation particulière sur la « manipulation
mentale ». Du caractère subjectif et « culturel » de la peur des « sectes » - Le contraste avec - 1953 - Etats-Unis :
Un petit groupe chrétien polygame
« s’était fait connaître suite à
l’intervention de
la police à Short Creek (Arizona) et la mise sous tutelle de 236
enfants (…) 150 enfants
n’ont été
rendus à
la garde
de leurs parents
que deux ans plus tard,
certains parents n’ont
jamais recouvré
leurs droits
parentaux. ». La MIVILUDES rajoute :
« L’opinion publique,
alors peu
avertie sur
la question
des sectes, a
perçu l’intervention
comme «
choquante »
et « portant
atteinte aux
libertés individuelles ». A contrario :
« Avertir » d’un supposé danger permet de porter atteinte aux
libertés individuelles sans choquer l’opinion publique.
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