Waco

Que s'est-il vraiment passé ?


Pourquoi certains faits ne sont-ils par parvenus jusqu'à nous ? Ce que l'Amérique sait déjà et que nous n'avons pas eu l'occasion d'entendre.

Aujourd'hui, par le biais de la télévision et d'une "information" devenue, de manière générale, de plus en plus superficielle et tendancieuse, de nombreuses personnes continuent de penser que David Koresh, le leader de la communauté des Davidiens, est responsable de la mort des 80 hommes, femmes et enfants, dont 74 décédés dans le terrifiant brasier de leur résidence le 19 avril 1993

Cette accusation, comme d'autres qui l'ont suivie, est pour le moins extrêmement incomplète sinon tout à fait mensongère.  

L''origine de l'assaut et du siège de 51 jours de la résidence du Mont Carmel près de Waco dans le Texas est une accusation de possession illégale d’armes par certains membres de la communauté. Ce prétexte a été reconnu comme fallacieux. Les armes étaient détenues légalement (Il faut replacer cette réalité dans le contexte des Etats-Unis où des millions de citoyens possèdent légalement des armes). Le shérif n’avait d’ailleurs relevé aucune illégalité après ses investigations et David Koresh avait lui-même officiellement proposé une nouvelle inspection des armes six mois avant le raid. Personne n'avait alors répondu à sa proposition.

Le 28 février 1993, premier jour du raid des ATF (Alcool, Tobacco and Firearms). David Koresh apparut à la porte d’entrée de la résidence, sans arme, afin de répondre à la demande de perquisition et au mandat d'arrêt à son nom. Et, devant les armes des agents pointées sur lui, il demanda : « Discutons ! Il y a des femmes et des enfants ici ! » (ces propos ont été rapportés par les deux bords par la suite).

Les agents des ATF, qui avaient été copieusement prévenus des "dangers de la secte", ont alors paniqué (certains pensent qu'ils ont reçu l'ordre d'agir ainsi). Ils tirèrent aussitôt, blessant David Koresh et blessant mortellement son beau-père, également sans arme, qui se tenait derrière lui et qui mourut un peu plus tard dans la journée. (Plusieurs chiens appartenant à la communauté avaient été abattus quelques instants plus tôt parce qu'ils gênaient la visibilité des tireurs !).

C'est ainsi que débute l’histoire de personnes sans histoire qui, jusqu'à cet assaut, n'avaient pas enfreint la loi, même si elles voyaient le monde un peu différemment du commun des mortels, et qui ont finalement, du point de vue de beaucoup aujourd'hui, été assassinées et brûlées vives par des agents sous autorité du gouvernement des États-Unis. Il est important de comprendre que ce point de vue n'est pas celui du CICNS mais de la majorité des américains aujourd'hui. Le siège de Waco a été de notoriété publique américaine un tragique et scandaleux fiasco.

Un siège de 51 jours commença après cette fusillade des ATF, le 28 février.

Le FBI et l’armée américaine prirent le relais des ATF après l’échec et la "panique" de ces derniers.

David Koresh replié à l'intérieur après les tirs, ainsi qu'une centaine de membres de la communauté craignant pour leur vie (six d'entre eux avaient été abattus dans la fusillade, dont certains par des tirs d'hélicoptère à travers le toit de la résidence), les autorités utilisèrent toutes sortes de techniques psychologiques pour parvenir à leurs fins, comme la privation de sommeil des occupants de la résidence par la diffusion ininterrompue de cris de lapins que l’on égorge, de bruits d’avion et de hurlements de bébés (sic). Des projecteurs éclairaient le bâtiment 24h sur 24. Les chars faisaient mine de charger régulièrement, s’arrêtant brutalement à quelques mètres de la résidence pour reculer et recommencer plus tard. Des hélicoptères avec des mitrailleuses montées sur les flancs survolaient les lieux en permanence (Il fut révélé par la suite que les ATF avaient obtenus le soutien des hélicoptères en faisant une fausse déclaration, ce genre d'équipement de guerre n'étant utilisé que dans les affaires de trafic de drogues).

La raison pour laquelle les Davidiens ne se sont pas rendus aux autorités peut sembler étrange au premier abord mais elle est simple : sachant que lui et tous les membres de la communauté pouvaient à nouveau se faire tirer dessus ou qu'ils seraient mis en prison (le mandat d'arrêt reposait sur des faits erronés et a longuement été critiqué par la suite), David Koresh, qui écrivait un commentaire sur la signification biblique des «sept sceaux» demandait à terminer ce travail commencé quelques années auparavant. David Koresh a ainsi tenté de négocier pendant 51 jours, affirmant qu’il se rendrait aux autorités si elles lui laissaient le temps de finir son travail, qui, selon sa conviction, était l’œuvre de sa vie.

Il ne termina, en fait, jamais ce travail.

David Koresh a alors fait parvenir une vidéo, filmée à l'intérieur de la résidence pendant l'assaut afin de démontrer que personne n'y était retenu contre sa volonté et que les enfants étaient très bien traités. Le FBI décida de ne pas montrer ces images au grand public, jugeant qu'elles « attireraient la sympathie du public et qu'ils seraient obligés d'interrompre l'assaut »...

L'existence de cette vidéo ne fut révélée que deux mois après la catastrophe qui allait avoir lieu (elle peut être téléchargée ici, ainsi qu'un reportage sur la tragédie ici, les deux vidéos sont en Anglais et en noir et blanc).

Malgré cette proposition, l’assaut final eut lieu à l’aube du 19 avril 1993, conduisant à la mort de 74 Davidiens et la destruction totale de leur résidence. Aux yeux des témoins, l'assaut ressemblait à une attaque au napalm comme celles que l’armée américaine avait menées au Vietnam (Un des pilotes d'hélicoptère était d'ailleurs un vétéran du Vietnam).

Les chars d’assauts percèrent des trous dans les bâtiments et, selon les propres mots du FBI : « injectèrent des quantités massives de gaz lacrymogène de type CS » (très inflammable et fatal pour des enfants sans masque à gaz). Les tanks (dont plusieurs Bradley's et deux énormes M1 Abrams, utilisés en temps de guerre. La législation américaine interdit pourtant à l'armée de fournir du matériel ou d'intervenir dans une action policière) démolirent certaines parties du bâtiment pour créer des tunnels et permettre ainsi à des courants d’air de se former afin de faire circuler le gaz dans la résidence. Des parties entières du bâtiment furent renversées par les tanks écrasant plusieurs membres de la communauté, dont des enfants, dès les premières minutes de l'assaut

Vers midi, ce même jour, personne n'était sorti et le feu se déclencha soudainement.

Les chars ont renversé les lampes à pétrole que la communauté utilisait nuit et jour depuis les coupures d'électricité. Le gaz prit feu et les flammes se propagèrent à grande vitesse dans les lieux à cause des courants d’air. 

Le brasier était terrifiant. 74 personnes y moururent carbonisées, incluant 12 enfants de moins de cinq ans, dont deux enfants de Koresh. Les forces de l'ordre et les pompiers sur place ne tentèrent à aucun moment de maîtriser l'incendie.

A la fin du brasier, les ATF célébrèrent joyeusement leur succès en dressant leur drapeau sur les décombres.

Il semble aujourd'hui que le FBI ait tout fait (par lassitude ou à la suite de consignes ?) pour que les négociations n’aboutissent pas et pour empêcher les Davidiens de sortir de la résidence. Leur but était de détruire les lieux et tout ce qu’ils contenaient (après l’assaut, la résidence a été rasée entièrement le 12 mai 1993 par les ATF. Une action critiquée de tous bords mais qui a en tous cas permis d'effacer toute trace de leurs méfaits), même si cela impliquait le massacre de dizaines d’hommes, femmes et enfants.


Selon Linda Thompson, avocate et fondatrice de l'American Justice Federation (extraits de The Big Lie Le grand mensonge) :

« Les médias étaient tenus à une distance de 5 kilomètres du lieu de l’assaut et ne pouvaient que régurgiter au grand public les informations données par le FBI sur place. Ils répandirent en particulier ces horribles mensonges au sujet des enfants battus, des plans pour un suicide collectif et des « Dérangés de Waco (whacos in Waco) ». Mais qu’importe, n’est-ce pas ? les événements sensationnels font vendre ! Ce ne serait pas une bonne histoire si la vérité était dite. Le FCC peut fermer une ou deux chaînes ou annuler un permis, ou peut tuer 74 personnes, tout cela vaut mieux que d’exposer la dépravation des leaders de ce pays ! »

Voici la véritable histoire de l'origine de la catastrophe de Waco :

En 1992, Sheri Jewel et son ex-mari se battaient en justice pour la garde de leur fille, Keri. Sheri était membre de la communauté des Davidiens (elle fut une des victimes de l’assaut du 19 avril 1993). Son ex-mari était un animateur à la radio. Sa femme, une personnalité de la télévision. Ils avaient beaucoup d’argent. 

Un homme appelé, Mark Breault, australien et ancien Davidien, s’était un jour autoproclamé «prophète». Il avait de nombreuses fois tenté de prendre la direction des Davidiens au Mont Carmel mais avait fini par être expulsé par David Koresh. Breault avait promis de se venger. Il appelait régulièrement les membres du Mont Carmel pour les harceler. 

Les Jewel ont invité Mark Breault à témoigner au cours de leur action en justice pour la garde de Keri. A cette occasion, Breault déclara que les enfants étaient battus et que les membres du mouvement religieux qui l’avait expulsé étaient "tous très bizarres" (Mark Bréault, "témoin oculaire"... était aveugle ! Cela ne l'empêchait pas d'expliquer ce qu'il avait "vu" et même d'affirmer qu'il avait été une sentinelle de la résidence !) .. A la suite de ces étonnantes affirmations, des sénateurs furent pourtant contactés pour une enquête ainsi que le CAN « Cult Awareness Network » (un équivalent de l’UNADFI aux États-Unis).  

Les enquêtes menées à deux occasions sur deux ans par les services d’assistance sociale du Texas démontrèrent que les allégations de Beault étaient mensongères. Il en fut de même au sujet de la détention illégales d’armes. Toutes ces enquêtes furent d'ailleurs menées paisiblement. Mark Breault, cependant, était toujours en croisade contre les Davidiens. Et le CAN fit monter la pression. Les journaux commencèrent à appeler Breault « un détective privé qui surveillait les Davidiens depuis deux ans et demi ». La communauté vivait paisiblement depuis 1935 sans que quoi que ce soit puisse leur être reproché et voilà un «prophète» frustré qui a un conflit d'ego avec Koresh et les médias suivent le mouvement !

Tous ceux qui ont participé à cette horreur sont des meurtriers ! Les agents des ATF morts dans l’assaut ont été tués lors de l’assaut par des balles perdues venant de leur propres collègues (Il a été révélé que les ATF avaient cherché à "redorer leur blason" terni précédemment par des affaires de harcèlement sexuel en leur sein et qu'ils comptaient bien que cette affaire de secte leur redonne leur statut de héros de la nation) ! Et tout ce massacre alors que les voisins de la communauté parlaient des Davidiens comme de «bons samaritains», doux et aimables, qui participaient à la vie du village !

Appeler une religion une « secte » et décrire ses membres comme des bourreaux d’enfants ou des détenteurs d’armes illégales, ce sont des pratiques issues de gouvernements totalitaires.

David Koresh disait avoir un message pour le monde. Il n’avait pas l’intention de commettre un suicide. Personne n’était pris en otage dans la résidence. Il voulait offrir ce qu’il croyait être "un cadeau pour le monde." L'autopsie révéla que David Koresh était décédé d'une balle à l'arrière du crâne.


Extrait de «Le Massacre des Davidiens» par Carol Moore (cinéaste et militante américaine) :

« (…) Des films et des livres n’ont cessé d’être présentés au public, démontrant sans ambiguïté que les agents des ATF firent feu en premier sur David Koresh quand il est sorti de la résidence et que des hélicoptères firent feu également, tuant par erreur quatre des leurs (ces décès furent imputés aux Davidiens). A partir de là, les Davidiens exigèrent que cela soit révélé avant de se rendre afin que les ATF soient traduits en justice et qu’ils puissent, eux, retrouver la liberté. Craignant cela et fous de rages à la mort de leurs quatre agents ; les membres des ATF tentèrent d’éliminer toute trace de leur assaut catastrophique. Ils firent en sorte que les négociations ne marchent pas et poussèrent à un assaut final qui devait, finalement, détruire toute autre preuve de ce qui s’était réellement passé (et cela d'autant plus qu'il fut démontré par la suite que les ATF s'étaient emparé de cette affaire pour redorer leur blason, récemment terni par des affaires de harcèlement sexuel dans leurs services, dévoilés à l'émission 60 minutes de CBS ndw) »

Selon Jacob Sullum, journaliste : « C’est la propagande développée depuis le massacre de Guyana qui est à l’origine de la tragédie de Waco (…) »

James R. Lewis, un autre journaliste : « (…) L’échec d’un peuple habituellement large d’esprit à accepter la diversité religieuse a conduit à la chasse aux sorcières contemporaine contre les minorités spirituelles»

La documentation sur cette tragédie est très importante. Une bonne partie peut être trouvée (en anglais) sur le site http://www.serendipity.li/waco.html. A la lumière de ces rapports, le résumé du président Clinton déclarant « ... des fanatiques religieux se sont donnés la mort ! » est véritablement odieux.

Un film "Waco, a new revelation" peut être commandé à cette adresse

Lire également le compte-rendu d'événements similaires en France, L'incroyable affaire de l'essentiel, L'assaut sur la communauté Horus et la page des descentes policières française : Assauts

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